544 DES PILES SECONDAIRES,
doit être telle que la force répulsive de l’électricité à la surface
de chaque plaque combinée avec la résistance des surfaces voi
sines, fasse équilibre aux actions réunies de toutes les autres.
Par conséquent, si l’on suppose le nombre des élémens impairs et
tout l’appareil isolé , les quantités d’électricité iront en dimi
nuant depuis les deux extrémités où elles seront égales et de
signe contraire , comme dans la pile primitive , jusqu’au centre
où elles seront milles ; mais si l’appareil communique avec le
sol par sa base , l’électricité ira en croissant dans toute l’étendue
de la colonne, depuis cette base où elle sera nulle jusqu’au
sommet où elle sera égale à celle de la pile primitive.
L’appareil que nous venons de décrire reproduit avec une
moindre intensité les commotions, les décompositions de l’eau
et les autres effets physiologiques ou chimiques que l’on
obtient de la pile ordinaire. En y variant les nombres et l’ordre
des disques de cartons et de cuivre, M. Ritter a obtenu plu
sieurs résultats intéressans. A.insi il a observé que de toutes les
manières dont on peut disposer un certain nombre de conduc
teurs hétérogènes, l’arrangement où il y a le moins d’alterna
tives est le plus favorable à la transmission de l’électricité. Par
exemple, si l’on construit une pile avec soixante-quatre disques
de cuivre et soixante-quatre disques de cartons mouillés, dis
posés en trois masses, de sorte que tous les cartons fassent
un assemblage continu, terminé de part et d’autre par trente-
deux plaques métalliques, celte pile conduira très-bien l’élec
tricité de la colonne de Volta, et se chargera par conséquent
très-peu ou point du tout d’une manière permanente. Si l’on
interrompt les conducteurs humides par une plaque de cuivre ,
la faculté conductrice diminue déjà. Des interruptions plus
fréquentes l’affaiblissent encore davantage ; et en multipliant
ainsi les interruptions, l’on parvient à des systèmes dans lesquels
la conductibilité esta peine sensible. Ce sont ces phénomènes qui
ont fait connaître à M. Ritter la résistance qu’éprouve une faible
électricité pour passer d’une surface à une autre , résistance qui
n’a d’effet que dans cet état de faiblesse ; car, par une propriété
singulière, une électricité assez forte pour la vaincre s’ouvre
tout-à-fait un libre passage et s’écoule entièrement.