DES PILES SECONDAIRES. £45
On -vient de voir qu’en changeant la distribution des éle-
mens dans une pile secondaire, on peut changer à volonté sa
faculté conductrice. Il était naturel de penser que ces modifica
tions influeraient diversement sur les effets chimiques et phy
siologiques. Pour en suivre l’effet progressif, M. Rittet a Varié
l’arrangement d’un nombre donné de conducteurs humides et
solides j depuis la séparation en deux groupes jusqu’aux alter
natives les plus nombreuses. Yoici les résultats qu’il a obtenus.
Un très-petit nombre d’alternatives se laisse facilement tra
verser par le courant électrique de la pile primitive, supposée
suffisamment forte. L’appareil ne se charge donc point d’une
manière permanente 5 les effets chimiques et physiologiques sont
nuis. En multipliant davantage les alternatives, la pile primitive
restant la même * la pile secondaire commence à se charger.
Elle communique de l’électricité à l’électroseope ; elle dégage de
l’eau quelques bulles de gaz , mais elle ne donne point de com
motions dans les organes. Le nombre des alternatives s’accrois
sant encore, la chai’ge électrique augmente; on obtient la dé
composition de l’eau, la saveur, la commotion. Mais à une
certaine limite d’alternatives, les effets chimiques et physio
logiques cessent de croître, quoique la charge électrique totale
i-este constante, ou même continue d’augmenter. Passé ce
terme, cette charge se soutient toujours , mais les autres effets
s’affaiblissent. Le dégagement des bulles cesse d’abord, ensuite
la commotion. On se retrouve donc alors arrivé à l’autre ex
trême d’une conductibilité trop imparfaite, et la progression
avec laquelle ces phénomènes s’éteignent, la charge électrique
restant constante , achève de mettre dans une entière évidericè
ce que nous avons dit plus haut sur la manière dont ils dé
pendent de la vitesse de transmission.
On voit, d’après les mêmes principes , pourquoi l’appareil de
M. Ritter est plus propre qu’aucun autre a isoler ces deux
genres d’action. Dans la pile ordinaire, la quantité d’électricité
libre croît avec le nombre des étages, et balance la résistance
qui résulte des alternatives ; au lieu que, dans la pile secondaire,
la foi*ce répulsive de l’électricité aux deux pôles ne peut jamais
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