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ATTRACTIONS ET REPULSIONS
Si l’on roule un morceau d’aimant dans de la limaille de fer,
et qu’ensuite on l’en retire, on remarque qu’elle ne s’attache
pas également à tous les points de sa surface. Elle s’accumule
principalement en deux parties opposées N S, fig. i , où elle se
tient hérissée. Ces parties se nomment les pôles de l’aimant.
Pour en observer plus aisément les propriétés, je supposerai
que l’on y taille deux faces planes et parallèles À B , fig. 2 ,
dans un sens à peu près perpendiculaire à celui de la plus
grande attraction. Alors on observe les phénomènes suivans.
Chaque pôle présenté de loin à la limaille de fer, l’attire à
distance, comme ferait un bâton de cire d’Espagne frotté que
l’on présenterait à des corps légers. Si l’on suspend horizonta
lement une petite aiguille de fer ou d’acier à un fil de lin, de
soie ou de toute autre matière flexible quelconque , de manière
qu’elle ait une pleine liberté dans ses mouvemens , chaque pôle
de l’aimant l’attirera de même , et pourra la faire pirouetter
autour de son centre. Cette faculté s’exerce indifféremment à
travers les substances qui conduisent ou ne conduisent pas i’é-
leclricité. L’eau, le verre , le papier, la flamme 11’interceptent
pas son action. L’isolement ne lui est pas non plus nécessaire,
et l’aimant ne perd rien pour être touché.
Si l’on met la surface polaire A d’un aimant successivement
en contact avec les surfaces A' et B' d’un autre aimant, on
trouve qu’elle attire l’une d’elles, B' par exemple, et repousse A'.
Réciproquement la surface polaire B du premier aimant attire
A! et repousse B'. La tendance mutuelle des faces qui s’attirent,
se manifeste, non-seulement par l’adhérence qu’elles contrac
tent quand elles se touchent, mais encore par l’effort qu’elles
font sentir lorsqu’elles sont prêtes à se toucher. La répulsion
serait moins aisée à reconnaître de cette manière ; mais on la
l’end sensible, en posant l’un des deux aimans sur une petite
planche que l’on fait, flotter sur l’eau; car alors étant libre de
se mouvoir, si on lui présente l’autre aimant, il s’approche ou
s’éloigne, selon qu’il est attiré ou repoussé. Ces phénomènes
nous apprennent qu’il y a deux sortes de magnétisme , comme
deux sortes d’électricité , et chacun d’eux domine dans un des