Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Troisième)

2 
ATTRACTIONS ET REPULSIONS 
Si l’on roule un morceau d’aimant dans de la limaille de fer, 
et qu’ensuite on l’en retire, on remarque qu’elle ne s’attache 
pas également à tous les points de sa surface. Elle s’accumule 
principalement en deux parties opposées N S, fig. i , où elle se 
tient hérissée. Ces parties se nomment les pôles de l’aimant. 
Pour en observer plus aisément les propriétés, je supposerai 
que l’on y taille deux faces planes et parallèles À B , fig. 2 , 
dans un sens à peu près perpendiculaire à celui de la plus 
grande attraction. Alors on observe les phénomènes suivans. 
Chaque pôle présenté de loin à la limaille de fer, l’attire à 
distance, comme ferait un bâton de cire d’Espagne frotté que 
l’on présenterait à des corps légers. Si l’on suspend horizonta 
lement une petite aiguille de fer ou d’acier à un fil de lin, de 
soie ou de toute autre matière flexible quelconque , de manière 
qu’elle ait une pleine liberté dans ses mouvemens , chaque pôle 
de l’aimant l’attirera de même , et pourra la faire pirouetter 
autour de son centre. Cette faculté s’exerce indifféremment à 
travers les substances qui conduisent ou ne conduisent pas i’é- 
leclricité. L’eau, le verre , le papier, la flamme 11’interceptent 
pas son action. L’isolement ne lui est pas non plus nécessaire, 
et l’aimant ne perd rien pour être touché. 
Si l’on met la surface polaire A d’un aimant successivement 
en contact avec les surfaces A' et B' d’un autre aimant, on 
trouve qu’elle attire l’une d’elles, B' par exemple, et repousse A'. 
Réciproquement la surface polaire B du premier aimant attire 
A! et repousse B'. La tendance mutuelle des faces qui s’attirent, 
se manifeste, non-seulement par l’adhérence qu’elles contrac 
tent quand elles se touchent, mais encore par l’effort qu’elles 
font sentir lorsqu’elles sont prêtes à se toucher. La répulsion 
serait moins aisée à reconnaître de cette manière ; mais on la 
l’end sensible, en posant l’un des deux aimans sur une petite 
planche que l’on fait, flotter sur l’eau; car alors étant libre de 
se mouvoir, si on lui présente l’autre aimant, il s’approche ou 
s’éloigne, selon qu’il est attiré ou repoussé. Ces phénomènes 
nous apprennent qu’il y a deux sortes de magnétisme , comme 
deux sortes d’électricité , et chacun d’eux domine dans un des
	        
Waiting...

Note to user

Dear user,

In response to current developments in the web technology used by the Goobi viewer, the software no longer supports your browser.

Please use one of the following browsers to display this page correctly.

Thank you.