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ACTION DES A IM ANS SUR TOUS LES CORPS.
— ou — ; c’est-à-dire que, sur 182800 parties, il
53o.4i5 182800
y en aura 182799 d’argent pur et 1 de fer. Ce sont là des
atomes dont l’analyse chimique la plus parfaite est bien éloignée
de pouvoir répondre, et par conséquent on ne saurait décider
que l’influence des aimans dans cette circonstance n’est pas due
à cette infiniment petite proportion de particules ferrugineuses.
Il n’y aurait rien non plus d’étonnant que des proportions du
même ordre se trouvassent dans tous les corps organisés ou
non organisés, et même dans les liquides en apparence les plus
purs. Cependant il serait fort intéressant d’éprouver l’action des
aimans sur des aiguilles de liquides congelés. Car en mettant
beaucoup de soin à les préparer, et même en les formant de
toutes pièces par des combinaisons chimiques , on aurait la plus
grande probabilité d’en exclure le mélange du fer , ou au moins
de le rendre aussi peu sensible que possible ; et alors, si l’action
des aimans sur tous les corps était uniquement produite par la
présence de ce métal, elle devrait, sur de pareilles aiguilles ,
s’affaiblir extrêmement, ou même cesser tout-à-fait d’exister.
Dans tous les cas, il paraît impossible d’attribuer à une
semblable cause la faculté magnétique du cobalt et du nickel.
J’ai possédé une aiguille de nickel qui avait été purifiée avec
tout le soin possible par M. Thénard. Elle avait de longueur
2i2 mm ,7, de largeur 6 mm , et pesait 5% 178. J’ai fait construire
une aiguille d’acier de dimensions exactement pareilles; elle
pesait 4^,586. Après les avoir aimantées toutes deux à satura
tion, je les ai fait osciller horizontalement dans le méridien
magnétique. Le temps de 10 oscillations a été pour l’aiguille de
nickel 87", pour celle d’acier 45",5. Les figures étant égales, les
momens des forces directrices sont entre eux en raison directe des
poids et inverse des carrés de ces nombres, ou comme o,3o88 à 1;
c’est-à-dire que la force directrice de l’aiguille de nickel était
presque le tiers de celle que possédait l’acier. La proportion du
fer qu’il faudrait admettre dans le nickel pour produire un pa
reil effet surpasse beaucoup celle que l’on peut y supposer avec
quelque vraisemblance.