Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Troisième)

LOIS 1)U MAGNÉTISME TERRESTRE. I 35 
mencé par chercher la série des lieux où elles étaient milles ; de 
même pour discuter les phénomènes que la déclinaison présente, 
il nôus faut commencer par fixer sur le globe les points où elle 
est nulle, et dont la série forme ce que l’on appelle les lignes 
sans déclinaison (i). Ces lignes ne suivent pas les méridiens géo 
graphiques ; elles leur sont au contraire fort obliques, et elles 
offrent des inflexions très-irrégulières. D’après les observations 
les plus récentes, il existe à présent une ligne sans déclinaison 
dans l’océan Atlantique entre l’ancien et le nouveau monde. 
Elle coupe le méridien de Paris vers une latitude australe d’en 
viron 65° ; de là elle remonte au nord nord-ouest jusque vers 
55° de longitude, où elle se trouve à la hauteur des côtes du 
Paraguay ; après quoi, redevenant presque nord et sud, elle 
longe les côtes du Brésil, et va ainsi jusqu’à la latitude de 
Cayenne. Mais alors se tournant tout à coup au nord-ouest, 
elle se dirige aux Etats-Unis , et de là vers les autres parties 
septentrionales du continent d’Amérique , qu’elle traverse en 
suivant toujours la même direction. 
La position de cette ligne n’est pas fixe sur le globe; du moins 
depuis un siècle et demi; elle s’est déplacée considérablement 
de l’est à l’ouest. Elle passait à Londres en 1657, et à Paris 
en 1664. Ainsi, d’après sa direction actuelle, elle a parcouru 
sur ce parallèle près de 8o° de longitude en 15o ans. Mais il n’y a 
nul doute que ce déplacement n’est point uniforme ; il est même 
fort inégal sur les différens parallèles ; car , à la Jamaïque , par 
exemple, la déclinaison n’a pas éprouvé de changement sensible 
depuis i/ t o ans. En général, d’après la lenteur actuelle de ce 
mouvement, il n’est pas du tout certain qu’il soit constamment 
progressif, ni qu’il doive se continuer dans un sens quelconque. 
Ce sont des choses que le temps seul peut nous apprendre. 
Des observations très-précises de l’inclinaison faites à diverses 
époques, par Gilpins et Cavendish à Londres, ont prouvé que 
cet élément est pareillement variable , quoique beaucoup moins 
que la déclinaison. L’inclinaison à Londres était, en 1775, 
(1) Les élémens essentiels de cette discussion m’ont été fournis par 
M. cîe Humfioldt.
	        
Waiting...

Note to user

Dear user,

In response to current developments in the web technology used by the Goobi viewer, the software no longer supports your browser.

Please use one of the following browsers to display this page correctly.

Thank you.