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LOIS DU MAGNETISME TERRESTRE.
un phénomène très-remarquable; c’est l’accroissement général
de l’intensité en allant de l’cquateur magnétique vers les
pôles,
En effet, la même boussole qui, lors du départ de M. de
Humboldt, donnait à Paris 245 oscillations en 10 minutes de
temps , n’en a plus donné au Pérou que 21 x , et elle a constam
ment varié dans le même sens; c’est-à-dire que le nombre des
oscillations a toujours diminué en approchant de l’équateur
magnétique , et toujours augmenté en s’en éloignant vers le
nord. On ne peut pas attribuer ces différences à une diminution
des forces magnétiques de la boussole, ni supposer qu’elle se
serait affaiblie par l’effet du temps et de la chaleur; car après
trois années de séjour dans les pays les plus chauds de la terre ,
cette boussole a de nouveau donné au Mexique des oscillations
aussi rapides qu’à Paris. Enfin M. de Humboldt 11’a rien négligé
dans ses observations pour en assurer l’exactitude; et elles se
trouvent encore confirmées par les résultats qu’il a trouvés en
faisant successivement osciller son aiguille dans le méridien
magnétique et dans le plan rectangulaire; car l’inclinaison con
clue de ces données est parfaitement d’accord avec celle qu’il a
obtenue par l’expérience seule, quoiqu’il ne connût pas alors
la liaison de ces élémens que M. Laplace a depuis indiquée. La
justesse de ces observations ne pouvant pas être révoquée en
doute , il faut accorder aussi la vérité de la conséquence qui en
dérive, et qui est l’accroissement de la force magnétique ter
restre en allant de l’équateur magnétique vers les pcdes. Les
expériences faites par M. de Piossel à Brest et à la Nouvelle-Hol
lande conduisent aussi à la même conclusion.
L’exposé que nous venons de faire de nos connaissances sur
le magnétisme du globe montre assez combien elles sont en—
eoi’e imparfaites. Dans cette ignorance où nous sommes d’une
foule de données essentielles , principalement pour les décli
naisons , nous ne pouvons pas espérer de remonter aux véri
tables causes. Il ne nous reste donc qu’à chercher des lois
empiriques qui, embrassant le plus grand nombre de faits
possibles, mettent en évidence leurs relations numériques, et