8 ATTRACTIONS ET RÉPULSIONS
électrique produisent aussi le même effet instantanément.
On prend un fil de fer commun de deux ou trois lignes de
diamètre, et de douze à quinze pouces de longueur ; on l’écrase
par un de ses bouts sur un plan de fer, ou bien on le fait passer
dans une ouverture faite dans une plaque de fer un peu épaisse ;
puis on le plie et on le tord en divers sens, jusqu’à ce qu’il se
brise. A. la suite de ces mouvemens, il se trouve avoir acquis la
vertu magnétique ; car il attire la limaille de fer; et si son bout
tordu est présenté à une aiguille aimantée suspendue librement,
il attire un des pôles de cette aiguille, et repousse l’autre.
On produit le même phénomène sur une verge de fer dur,
en la tenant verticale, et frappant légèrement son extrémité su
périeure à coups de marteau. Pour que le phénomène soit bien
sensible, il faut qu’elle ait deux ou trois pieds de longueur. Si
ensuite on la renverse, et qu’on recommence à la frapper sur
son autre bout, on détruit peu à peu le magnétisme qu’on
lui avait imprimé , et on finit par lui en donner un autre con
traire ; de sorte que ses pôles sont renversés. On produit encore
le même effet en la laissant tomber verticalement sur un corps
dur. Les outils dont se servent les serruriers sont ainsi presque
toujours aimantés par les chocs réitérés qu’ils éprouvent. Les
ciseaux, les couteaux et tous les corps tranchans le sont plus
ou moins, surtout s’ils ont coupé du fer. Les décharges élec
triques agissant comme un choc , développent aussi le magné
tisme dans les fils de fer qu’on leur fait traverser , et la foudre
produit le même effet sur les boussoles des navires dont elle
change quelquefois les pôles.
D’après cela, on pourrait se demander si l’aimantation ne
consiste pas dans un certain mode de déplacement opéré parmi
les molécules qui composent un barreau de fer ou d’acier. Pour
le savoir, M. Gay-Lussac a cherché si ces métaux éprouvaient
quelque changement de dimension en devenant magnétiques. Il
a pris un tube de fer creux AB, fig. 6, fermé par les deux bouts ;
et à l'un de ces bouts , il a adapté un tube de verre extrême
ment fin, divisé en parties égales. Il a fait entrer de l’eau dans cet
feppareil jusqu’à ce que le tube de verre fût rempli en partie ;
ensuite ayant attendu un certain temps pour que îa temperatur«