ANALOGIE DES AIMANTS , eie-
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CHAPITRE IL
Considérations générales sur le développement du
Magnétisme dans les barreaux aimantés ; leur ana
logie avec les piles électriques.
Les phénomènes que nous venons de décrire ont un rapport
si frappant avec ceux de la tourmaline et des piles électriques
isolées , qu’ils semblent devoir se ramener à une théorie tout-
à-fait semblable. C’est aussi ce dont nous allons nous convaincre
par leur rapprochement.
Nous reconnaissons d’abord deux principes magnétiques
distincts dont chacun se repousse lui-même et attire l’autre.
Ces deux principes existent primitivement dans chaque morceau
de fer avant qu’il soit aimanté, puisqu’il n’y a rien de transmis
dans l’aimantation , et que rien n’entre dans le fer , ni n’en
sort par le contact. Us sont donc alors combinés ensemble et
dissimulés l’un par l’autre , comme le sont les électricités na
turelles des corps, et c’est pour cela que leur action à distance
est nulle. Mais elle devient sensible , lorsqu’ils sont séparés par
une influence extérieure qui agit inégalement sur chacun d’eux ,
de même que les électricités naturelles des corps montrent leurs
propriétés attractives et répulsives quand elles ont été décom
posées par l’influence d’un corps électrisé. Je dis de plus,
qu’ils existent ainsi et sont ainsi développés séparément dans
chaque particule de fer, sans qu’il se fasse aucune transmis
sion de magnétisme d’une particule à l’autre. Car lorsqu’un
barreau a été aimanté , si on le rompt en deux ou en trois , ou
en un nombre quelconque de parties , chacune de ces parties
montre spontanément deux pôles , comme les fragmens de tour
maline ou les divisions des piles électriques ; et les pôles de
noms contraires se forment dans les extrémités des particules
qui étaient précédemment contiguës, de même que cela a lieu