Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Troisième)

AVEC LES PILES ÉLECTRIQUES. ï3 
tion mutuelle. Quelle que soit cette cause , on peut l’assimiler 
à la résistance que l’électricité éprouve pour se mouvoir à la 
surface et dans l’intérieur des corps résineux. Plus elle sera 
forte , plus l’état magnétique sera difficile à imprimer et lent à 
se perdre. C’est le cas de l’acier très-dur. Si au contraire cette 
résistance était nulle, les deux magnétismes se sépareraient 
dans chaque particule par la plus faible influence , et se rejoin 
draient aussitôt que cette influence cesserait d’agir. C’est le cas 
du fer, du cobalt et du nickel, quand ils ont une ductilité parfaite. 
Mais dans ce cas même , il ne doit s’opérer aucune transmission 
de magnétisme d’une particule à une autre. Tout le jeu des com 
positions et des décompositions se passe dans l’intérieur de 
chaque particule , et il y a de l’une à l’autre une imperméabi 
lité absolue. C’est précisément ainsi que dans les piles élec 
triques formées par des plaques de verre armées de métal, les 
décompositions et les recompositions d’électricités naturelles 
s’opèrent avec une facilité parfaite entre les surfaces métalli 
ques qui se regardent et qui communiquent ensemble, sans 
qu’il se transmette rien à travers les plaques isolantes qui les 
séparent du reste de la chaîne. 
Les rapproehemens que nous venons de faire me semblent de 
nature à mettre dans la plus parfaite évidence la constitution 
intime des aimans et des barreaux aimantés. Il nous reste à 
déterminer par l’expérience quelle est la nature et la quantité 
de magnétisme libre dans chaque point de ces corps, et quelle 
loi chaque espèce de magnétisme suit dans ses attractions et 
répulsions. Celte seconde question que nous avions d’abord 
attaquée dans les expériences électriques, ne peut être ici traitée 
qu’après l’autre, parce que ne pouvant pas isoler l’un des deux 
magnétismes , nous sommes forcés d’étudier les phénomènes 
composés qui résultent de leur coexistence dans des corps où 
leur distribution nous est connue. 
Quand nous avons étudié la distribution de l’électricité en 
équilibre dans les corps conducteurs, nous avons vu qu’elle 
était assujettie à une condition unique , savoir que l’électricité 
libre u’exerçât aucune action, soit attractive, soit répulsive,
	        
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