THÉORIE PHYSIQUE DE LA RÉFRACTION. 255
CHAPITRE III.
Théorie physique de la Réfraction.
Ïjes méthodes que nous -venons d’exposer déterminent
ïe rapport de réfraction qui convient à chaque substance dans
l’état où on l’observe. Mais nous avons déjà remarqué que ce
rapport change, pour une même substance , en même temps
que sa densité. La variation est peu sensible pour les solides et
les liquides, parce que les dilatations et les condensations
qu’ils peuvent subir sont peu considérables ; mais il en est tout
autrement dans les substances aériformes, où l’on peut faire
varier la densité dans toutes sortes de proportions par le chan
gement de pression et de température. Tant que nous n’aurons
pas découvert cette liaison qui existe entre la densité de chaque
substance et la réfraction qu’elle produit sur la lumière , nous
ne pourrons pas ramener les observations faites sur cette sub
stance à des termes comparables ; elles seront toutes isolées les
unes des autres, puisque les circonstances ne seront pas pa
reilles.
Il en sera de même, si nous voulons comparer entre elles les
réfractions exercées par diverses substances, et nous ne saurons
pas davantage y démêler ce qui tient à la densité et à la nature
chimique des particules ou à leur arrangement.
On voit donc que , pour pénétrer plus intimement dans ces
phénomènes, il faut, d’après les mouvemens du rayon lumi
neux, découvrir les forces qui agissent sur lui, et chercher en
suite par le calcul comment ces forces déterminent les résultats
particuliers.
Soit AB , fig. 62, la première surface d’un corps ou milieu
réfringent de nature quelconque. Considérons un rayon lumi
neux S I qui, se mouvant d’abord dans le vide suivant une di
rection presque parallèle à la surface du milieu , vienne enfin la