Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Troisième)

DE LA RÉFRACTION. 
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reprendre une direction constante et rectiligne, quand elles 
cessent de le solliciter ; or l’espace dans lequel cette inflexion 
s’opère est si petit, qu’il n’est pas appréciable à nos sens , et 
que le rayon semble se briser brusquement au point d’inci 
dence : l’action des forces réfringentes n’est donc pas sensible 
plus loin. 
Tous ces résultats concourent à nous montrer que la réfrac 
tion des rayons lumineux est produite par l’affinité des molé~ 
cules des corps pour les molécules de la lumière ; affinité ana- 
logue à l’action capillaire, et qui, comme elle, ne devient sen 
sible qu’à des distances très-petites. Cette conclusion, à laquelle 
nous conduisent les phénomènes, semble, au premier coup- 
d’œil, contradietoii’e avec celle que nous avons déduite des ex 
périences sur la réflexion. Car alors les molécules lumineuses 
semblaient être repoussées par le corps réflecteur , au lieu d’en 
être attirées, comme nous le voulons ici. Mais il faut remar 
quer que les molécules qui se réfléchissent ne sont peut-être 
pas dans le même état physique, ou dans les mêmes circon 
stances de mouvement que celles qui se réfractent; or, il suffit 
que cette différence soit possible pour qu’il n’y ait. point de 
contradiction nécessaire dans les deux conséquences opposées 
que nous lirons des phénomènes relativement à ces deux états 
des particules ; car quand un corps A agit sur un corps B d’une 
manière quelconque , cette action ne dépend pas seulement de 
l’état de À et de sa nature , mais encore de l’état et de la nature 
de B. Nous verrons plus tard cette différence d’état des mo 
lécules lumineuses confirmée par une foule de preuves, et 
nous connaîtrons en quoi elle consiste. 
Fixons maintenant, d’après les phénomènes, les conditions 
auxquelles les forces attractives sont assujetties; considérons une 
molécule lumineuse M, fîg. 63, placée hors du milieu réfringent 
à une distance quelconque, et modifiée de manière qu’elle 
échappe à l’action des forces répulsives. Elle sera attirée par le 
milieu, perpendiculairement à la surface AB, comme nous 
l’avons démontré plus haut; mais, de plus, elle le sera avec 
la même intensité à distances égales sur toute l’étendue de celte 
Tome III. ¡7
	        
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