294 THÉORIE PHYSIQUE
Dans cette seconde série d’expériences , les angles h sont
bien moindres que dans la première, parce que la disparition
complète commence à des valeurs beaucoup plus petites de 0;
ce qui relève le rayon émergent I'O , et le rapproche de la verti
cale. On peut aisément constater la réalité de cette énorme diffé
rence. Il faut appliquer une petite boule de cire solide c, fig. 83,
sur la base d’un prisme triangulaire de verre, et placer ce prisme
entre la lumière des nuées et l’œil, de manière à observer la ré
flexion intérieure sur la partie nue de sabase. Quand on est arrivé
à l’incidence où ce phénomène commence à se produire , on voit
encore parfaitement la petite boule de cire ; et si le prisme est
de crowngîass, on continue de la voir, même sous presque
tontes les inclinaisons : mais si l’on approche au-dessous d’elle
la flamme d’une bougie , qui l’échauffe et qui la fonde , on la
voit subitement disparaître, du moins lorsque l’œil est conve
nablement abaissé ; ôte-t-on la bougie , la cire redevient solide,
et on la revoit par réfraction comme auparavant.
Dans ces expériences, la disparition et la réapparition ne se
font pas subitement à une incidence fixe, mais graduellement
par des périodes successives de décoloration. Cela se voit même
parle détail des observations que Mains a rapportées ; et d’après
ce que nous avons dit plus haut sur la manière dont ces phé
nomènes s’opèrent, il est facile d’en concevoir la cause. Car la
disparition de la cire liquide , par exemple , étant produite par
la prédominance de la lumière réfléchie sur la lumière directe
qui émane de la dernière couche de sa substance , il peut arri
ver que cette couche, lorsqu’elle s’étend jusqu’à la limite des
forces attractives , intercepte assez de lumière réfléchie pour
être encore aperçue ; et alors , pour cesser de la voir, il faudra
incliner davantage les rayons incidens sur la surface de la cire,
afin que leur réflexion dans sa substance s’opère à une moindre
profondeur, et qu’ils y perdent moins de leur intensité. Dans
ce cas, la trajectoire lumineuse ne s’étendra donc plus jusqu’à
îa limite extérieure des forces attractives, et la valeur de 6 ,
conclue de la disparition observée , sera plus grande que celle
qui conviendrait à un liquide de même force réfringente , mais
d’une diaphanéité parfaite. La même cause agira en sens in*“