Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Troisième)

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THEORIE PHYSIQUE, 
sera renversée. Cette manière ingénieuse de faire l’expérience a 
été imaginée par M. Wollaston. 
On apercevra un phénomène pareil, si pendant l’été on place 
son œil à l’extrémité d’une barre de fer ou de bois horizontale 
et noircie, qui soit exposée au soleil, et dans le prolongement 
de laquelle se trouvent de petits objets distincts qui en soient 
éloignés de cent ou de deux cents pas. Car les rayons du soleil 
échauffant considérablement cette surface noircie, elle commu 
nique sa température aux couches d’air qui la touchent immé 
diatement, elle les dilate, et leur donne une force élastique 
suffisante pour soutenir le poids des couches supérieures avec 
une densité moindre. Or, nous avons vu que la force réfrin 
gente de l’air dépend uniquement de sa densité ; par conséquent 
les couches qui reposent immédiatement sur la barre réfracte 
ront la lumière avec moins d’énergie que celles qui se trouvent 
au-dessus d’elles, et celles-ci, à leur tour, réfracteront moins qite 
celles qui les suivent, jusqu’à ce que , par une dégradation pro 
gressive , mais rapide, on s’élève à des couches assez éloignées 
de la barre pour ne ressentir plus l’influence de sa tempéra 
ture , et alors leur force réfringente sera sensiblement con 
stante. D’après cela, on conçoit que si, dans un pareil milieu, 
on regarde horizontalement des objets éloignés situés dans la 
direction de la barre et à une petite hauteur au-dessus d’elle, 
on en pourra voir deux images, l’une supérieure et droite à 
travers la couche de densité constante, l’autre à travers les 
couches de densité variable, qui sera inférieure et renversée. 
C’est encore à M. Wollaston que l’on doit cette observation 
curieuse , ainsi qu’un grand nombre d’autres relatives au même 
sujet. 
Le même effet se produit quelquefois plus en grand dans les 
couches d’air contiguës à un sol aride et sablonneux que l’ardeur 
du soleil échauffe fortement. Alors la densité de l’air va en 
croissant depuis la surface du sol jusqu’à une certaine distance, 
ordinairement fort petite, après quoi elle devient sensiblement 
constante, et enfin elle décroît avec une très-grande lenteur, 
conformément à la constitution habituelle de l’atmosphère. Si
	        
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