Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Troisième)

24 MESURE DE LA FORCE MAGNETIQUE 
cile , pour ne pas dire presque impossible , que cette condition 
soit remplie à la rigueur ; et si elle ne l’est pas, il en résulte un 
inconvénient considérable. Car une des moitiés de l’aiguille, 
ayant alors plus de tendance que l’autre à tomber vers la 
terre. s’abaisse plus qu’elle ne le ferait par la seule action du 
magnétisme terrestre , ce qui, selon l’espèce de magnétisme 
que cette moitié possède, augmente ou diminue l’inclinaison 
véritable, et altère aussi les observations d’intensité, parce que 
les oscillations ne s’exécutent plus autour de la résultante MR 
des seules forces magnétiques. Mais cette alternative même nous 
indique un moyen de corriger le défaut de centrage qui en est 
la cause, du moins lorsqu’on sait qu’il est fort petit. Il suffît 
pour cela d’aimanter successivement l’aiguille en deux sens 
opposés , et d’observer à chaque fois l’inclinaison et l’inten 
sité qu’elle indique. Après chacune de ces opérations, s’il y 
a quelque petit défaut de centrage , l’un des résultats sera trop 
fort, l’autre trop faible , et la moyenne donnera , à fort peu de 
chose près, les véritables valeurs, du moins si les deux bran 
ches de l'aiguille sont bien symétriques, et que la distribution 
du magnétisme y soit la même dans les deux opérations. 
Ces observations exigent que l’on détermine préalablement 
la direction du méridien magnétique dans lequel l’aiguille doit 
être placée ; c’est à quoi l’on peut parvenir, soit d’après l’ob 
servation d’une aiguille horizontale, soit par d’autres procédés 
que nous découvrirons bientôt. 
Jusqu’ici nous avons supposé l’aiguille dans le méridien 
magnétique ; concevons maintenant qu’elle en ait été écartée, 
et calculons les forces qui tendent à l’y ramener. 
Soit donc, fig. io, SCZ le plan vertical dans lequel on la 
place, et a b sa direction dans ce plan; désignons toujours par 
M R la grandeur et la direction de la résultante des forces terres 
tres qui sollicitent chaque point M parallèlement au plan vertical 
ZCN du méridien magnétique. C’est cette résultante que nous 
avons nommée g'. Nous commencerons par la décomposer en 
deux autres forces, l’une verticale M Z' ou RH que nous nom 
merons Z ; l’autre horizontale M H, parallèle à la trace horizon-
	        
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