346
DE LA DOUBLE REFRACTION.
En général, on peut appliquer ces formules à des sections
faites dans le cristal, suivant des directions quelconques : si
multipliées et si diverses qu’on veuille les choisir , on trouvera
toujours qu’elles représentent parfaitement les observations.
C’est ce que Huyghens, et après lui Wollaston et Malus ont fait
avec beaucoup de soin pour le spath d’Islande.
Jusqu’ici nous avons supposé que la première surface par
laquelle les rayons pénètrent le cristal était contiguë au vide,
ou du moins à une substance dont l’action sur la lumière pou
vait être négligée ; mais qu’arriverait-il si le milieu d’où les
rayons sortent réfractait sensiblement la lumière ? Pour le sa
voir , il faut revenir au cas simple où la face d’incidence est
parallèle à l’axe du cristal, et le plan d’incidence perpendiculaire
à cet axe. Nous avens vu qu’alors les deux réfractions s’opèrent
suivant la loi de Descartes. Or , cela s’observe encore , quel que
soit le milieu ambiant, pourvu qu’il ne soit pas cristallisé.
Seulement les constantes de chaque réfraction sont différentes.
Admettons, par exemple, que, dans le cas où les rayons
sortent du vide , on ait
réfr. ord. sin 6' — b sin 0 , réfr. extr. sin 0/ =: a sin 0 ,
a et b étant les deux constantes que nous avons jusqu’ici em
ployées. Mettons le cristal en contact avec un milieu non cris
tallisé , pour lequel le rapport de réfraction soit (6), lorsque
les rayons y pénètrent en sortant du vide ; en sorte que , rela
tivement à ce milieu , on ait
sin 0' — (b) sin 0.
Cela posé, si on met le cristal en contact avec lui, la face et
le mode d’incidence restant toujours les mêmes, les rayons ré
fractés se diviseront encore ; mais on trouvera
réfr. ord. sin 0' — — sin 0
i h )
réfr. extr. sin 0,
i
c’est-à-dire que le cristal se comporte comme si les constantes
a et b de ses deux réfractions étaient changées en
,, __ h , _ «
“(*)’ .“(*)’
Maintenant l’expérience prouve qu’il en est de même dans