DECOMPOSITION DE LA LUMIÈRE. 3g5
Voilà ce qui a lieu pour un faisceau de rayons incidens pa
rallèles. Lorsque les rayons incidens sont inclinés les uns aux
autres , comme sont ceux qui, partant des bords opposés du
soleil, vont aboutir à un même observateur, on ne peut pas,
à la l’igueur , mettre le prisme dans la position du minimum,
relativement à tous ces rayons. Car si ceux qui viennent du
bord supérieur du soleil , par exemple, tombent sttr le prisme
avec l’incidence requise et telle que cos (p —nsin^a, il n’est
plus possible que cette relation ait lieu en même temps pour
les rayons émanés de l’extrémité opposée du disque , puisque,
relativement à ceux-ci, l’incidence <p sera nécessairement diffé
rente. Mais si le diamètre apparent de l’objet que l’on observe
est fort petit , comme cela a lieu pour le soleil , la quantité
dont les rayons extrêmes s’écarteront les uns des autres sera
très-petite, et par conséquent, lorsque le centre de l’image sera
dans la position du minimum de A , les rayons extrêmes satis
feront aussi, à très-peu de chose près , à cette condition.
Cela suffira d’autant mieux, que, cl A étant nul à cette limite, à
cause de la propriété du minimum , une petite variation d’in
cidence n’altère pas sensiblement A. D’après cela on voit que,
pour les objets dont le diamètre apparent est fort petit , la
position du minimum de A s’accordera sensiblement avec celle
que nous avons déterminée plus haut pour obtenir l’égalité des
diamètres apparens de l’objet et de son image ; et par consé
quent , lorsqu’on y aura placé le prisme, on pourra lui appli
quer aussi cette propriété. Celte position offre donc de très-
grands avantages ; car non-seulement on connaît directement,
par le calcul, les angles d’incidence et d’émergence qui y ré
pondent , ce qui dispense de les mesurer , mais encore on sait
que , si tous les rayons qui composent la lumière incidente
suivent le même rapport du sinus de réfraction au sinus d’in
cidence , ils doivent, après la réfraction, former une image
de l’objet égale à l’objet lui-même ; c’est-à-dire , dans le cas
actuel, une image ronde égale en grandeur au diamètre apparent
du disque du soleil, vue du point F, où se croisent les rayons
directs. Ceci a été démontré par le calcul dans la page 384-
Or, en disposant l’expérience comme nous venons de le