DÉCOMPOSITION DE LA. LUMIERE. 5qg
I
Newton chercha à vérifier cette importante vérité dans toutes
les conséquences qui s’en pouvaient, déduire. Si la dilatation
produite par le prisme provient d’une inégale réfrangibilité
des rayons lumineux ; ceux de ces rayons qui se trouvent ainsi
portés par la réfraction à des hauteurs égales sont donc égale
ment réfrangibles. Ainsi, en supposant que , dans la fîg. 12g, S
représente le centre de l’image solaire directe, et Y R l’image
oblongue et colorée , produite par la réfraction d’un prisme ho
rizontal , si l’on trace dans cette image des lignes horizontales ,
telles que II, B B, YV, ces droites désigneront des limites
d’égale réfrangibilité. Par conséquent, si l’on fait subir de
nouveau à l'image RV une seconde réfraction latérale par un
prisme dirigé verticalement, les rayons contenus dans chacune
des lignes II, BB. . . etc., étant également refrangibles, ne
devront plus être séparés par la réfraction. Si de plus le se
cond prisme est identiquement égal au premier, et incliné sur
la lumière incidente de la même manière, son effet sur chacun
des l’ayons contenus dans ces lignes sera aussi égal à ce qu’il
était d’abord (1). Par conséquent l’extrémité inférieure R' de la
seconde image sera autant écartée de l’extrémité inférieure R
de la première que celle-ci l’était elle-même de l’image directe
dans la première réfraction. Et comme on en peut dire autant
de tous les autres points de la première image VR, il s’ensuit
qu’eu prolongeant les lignes horizontales II, B B, VV. . . , on
doit, après la seconde réfraction, trouver RR' égal à SR, V Y*
égal à SV, B B' égal à SB, et ainsi de suite; d’où il résulte
que la seconde image doit encore être comprise entre les mêmes
lignes horizontales que la première; sans être aucunement di
latée en largeur. La partie inférieure de la première image
qui souffrait la moindre réfraction et paraissait rouge doit
encore former la partie inférieure de la seconde image et y subir
aussi la moindre réfraction. Le même rapport doit subsister
(1) Nous supposons le second prisme amené, comme le premier, dans
la position où les angles d’émergence et d’incidence sont égaux. Car c’est
dans cette position seulement qu’une image formée de rayons également
réfrangibles n’est ni dilatée ni contractée par la réfraction.