DÉCOMPOSITION DE LA LUMIÈRE. 407
y passer, tous les autres rayons continuant d'être arrêtés
par le cercle plein , ce qui vous donnera sur le tableau un
anneau rouge pur. Si, au contraire, en partant de MM , vous
éloignez l’anneau de la lentille , au lieu de l’en rapprocher, ce
sera le bord extrême du cône violet qui sera transmis , et vous
aurez sur le tableau un anneau de violet pur. Ce seront là les
seules couleurs simples que vous puissiez obtenir par cette mé
thode ; car en éloignant ou rapprochant l’anneau davantage
de la lentille, il y passe à la fois des portions de cônes de plu
sieurs couleurs. Mais si l’observation n’est plus intéressante
pour la science , elle l’est au moins pour les yeux parla richesse
et la vivacité des teintes qui se succèdent. Cette agréable expé
rience est de M. Charles , qui la faisait ordinairement dans
ses cours de physique , où elle produisait toujours le plus
grand effet. Il isolait aussi les cônes successifs par un autre
procédé très-simple, en promenant sur l’axe Y R une carte
noire percée d’un très-petit trou , qui se trouvait ainsi succes
sivement répondre à leurs différens sommets.
Jusqu’ici nous avons uniquement examiné les propriétés
des rayons dépendantes de leur inégale réfrangibilité. Nous
allons maintenant étudier une autre propriété découverte
également par Newton ; c’est, que leur facilité pour se réfléchir
intérieurement par réfraction est pareillement inégale , et d'au
tant plus grande qu’ils sont plus réfrangibles. Voici comment
il fut conduit à cette découverte.
Ayant pris un prisme ABC , fig. i33 , dont les deux angles B
et C étaient de 45°, le troisième angle A étant droit, il fit tomber
sur AC un trait de lumière FM introduit par l’ouverture F dans
sa chambre obscure. Le rayon réfracté sortant en M, alla former
au-dessous du prisme une image colorée V R, comme dans les
expériences précédentes. En tournant lentement ce prisme au
tour de son axe, dans le sens ABC, les rayons'réfractés de
viennent de plus en plus obliques sur la base BC, et les
rayons émergens sortent aussi de plus en plus obliquement
en se rapprochant de cette base. De là il résulte qu’en aug
mentant toujours l’obliquité, les rayons réfractés finissent
par ne plus pouvoir sortir, et sont totalement ramenés en de