4¡6 DÉCOMPOSITION DE LA LUMIÈRE.
ture la forme d’un triangle isoscèle fort allongé , dont les
grands côtés soient dirigés dans le sens de la longueur du
prisme, par exemple , dont la base soit la dixième partie d’un
pouce, et la longueur un pouce ou davantage. Car alors, si l’axe
du prisme est parallèle à la perpendiculaire menée du sommet
de ce triangle au milieu de la base , l’image réfractée Y R ,
fïg. i38, se trouvera composée d’une infinité de triangles iso-
scèles abc, a b'c . . .disposés à la suite les uns des autres , de
puis Y jusqu’en R , et compris entre les deux lignes parallèles
Y R , V / R'. Ces triangles seront en partie mêlés et superposés
les uns sur les autres à leurs bases, mais non pas à leurs som
mets ; car le sommet de l’ouverture étant un point mathéma
tique , les images de ce point seront toutes séparées les unes
des autres par la réfraction , et elles se distribueront ainsi sur
la ligne Y' R', où par conséquent la lumière sera parfaitement
décomposée ; et ainsi la pureté de la lumière ira continuelle
ment en augmentant depuis le côté le plus éclatant VR jus
qu’au côté le plus sombre V' R' ; ce qui donnera le moyen
d’employer cette lumière plus forte ou plus faible, suivant qu’on
le jugera convenable.
Mais lorsqu’on fait des expériences de ce genre, il faut, dit
Newton, rendre la chambre aussi obscure qu’il est possible,
de peur que quelque lumière étrangère ne se mêle avec la lu
mière de l’image et n’en détruise la simplicité , surtout si l’on
a dessein de faire des observations exactes dans la plage Y'R' où
la lumière est la plus pure et en même temps lapins sombre \ car
alors l’influence de la lumière étrangère y deviendrait plus sen
sible , et y produirait une altération plus marquée. Il faut aussi
que la lentille soit bien travaillée et le prisme parfaitement plan,
transparent et poli ; les bords de la lentille et du prisme doivent
être recouverts d’un papier noir partout où la réfraction peut
devenir irrégulière. Enfin, si tout le faisceau de lumière qui
est introduit dans la chambre n’est pas reçu et réfracté par le
prisme, il faut que le reste, qui est inutile à l’expérience , soit
intercepté et absorbé par un corps noir, de peur qu’en se ré
fléchissant de toutes parts dans la chambre, et se mêlant ainsi
avec la lumière de l’image , il n’en altère la pureté. Il est a van -