Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Troisième)

4?.o DÉCOMPOSITION DE LA. LUMIÈRE. 
pour chaque espèce de ces particules, et qu’il dépend de l'accrois 
sement de vitesse que l’action du milieu qu'elles traversent tend 
à leur communiquer. Quant à la cause qui fait que certaines par 
ticules lumineuses sont plus déviées par les corps , et que d’au 
tres le sont moins à égale incidence , on ne saurait l’assigner avec 
certitude. On serait tenté de croire que cette inégalité tient à une 
différence de masse ou de vitesse; mais alors les corps qui ré 
fractent également une même classe de rayons devraient réfrac 
ter aussi également tous lés autres. Or, c’est ce qui n’a pas 
lieu, et nous le prouverons bientôt par des expériences posi 
tives. Par exemple, il y a des corps qui réfractent les rayons 
verts autant et même moins que d’autres corps, tandis qu’ils 
réfractent davantage les rayons violets. Il faut donc croire que 
la nature chimique des molécules de la lumière a aussi part à 
ce phénomène, et fait qu’én traversant différens corps , leurs 
affinités ne conservent pas entre elles des rapports constans. 
Nous avons vu que certains corps cristallisés avaient la 
propriété singulière de diviser en deux les faisceaux lumineux 
qui les traversent , et nous avons nommé ce phénomène 
la double réfraction. Dans ce cas, chacun des deux rayons ré 
fractés se trouve aussi dispersé. La loi générale de cette dis 
persion pour le rayon ordinaire est la même que dans les 
corps qui réfractent simplement la lumière. Quant au rayon 
extraordinaire, la loi de sa dispersion est plus composée, parce 
qu’il éprouve à la fois les forces réfringentes ordinaires et les 
forces répulsives ou attractives qui émanent de l’axe du cristal. 
Celies-ci, de même que les précédentes, s’exercent inégalement 
sur les diverses molécules, et plus énergiquement sur les plus 
réfra'Ugïbles, comme je m’en suis assuré. Ainsi, selon que leur 
action conspire avec la réfraction ordinaire ou lui est contraire, 
elles augmentent ou diminuent la dispersion du rayon réfracté 
extraordinairement. Par exemple, lorsqu’un rayon blanc tombe 
perpendiculairement sur les faces d’un rhomboïde de spath d’Is 
lande, les forces réfringentes ordinaires ne tendent pas à le dis 
perser ; mais la force répulsive qui le rejette vers le petit angle 
solide de la seconde face, le disperse de manière que les rayons
	        
Waiting...

Note to user

Dear user,

In response to current developments in the web technology used by the Goobi viewer, the software no longer supports your browser.

Please use one of the following browsers to display this page correctly.

Thank you.