Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Troisième)

EFFET DE LA DISPERSION 
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à peu près comme dans l’expérience de Newton, rapportée 
page 407. 
Cette théorie donne également l’explication et la mesure des 
phénomènes de l’arc-en-ciel. On sait que ce météore offre l’as 
pect d’un et quelquefois de deux arcs , colorés de toutes les 
couleurs du spectre. Il ne se produit que lorsqu’il pleut, et qu’en 
même temps le soleil luit; mais la réunion de ces circonstances 
ne suffit pas pour le faire paraître; il exige certaines positions, des 
nuées, de l’observateur et du soleil; un de ses caractères, 
c’est que le centre de l’arc se trouve toujours diamétrale 
ment opposé à cet astre. Ces rapports ont fait depuis long 
temps penser que l’arc-en-ciel était produit par la réfraction 
de la lumière dans les gouttes de pluie; et en effet, on le 
voit se produire également dans l’espèce de pluie artificielle 
que répandent les jets d’eau et les cascades , surtout lorsque le 
vent les agite. Pour concevoir comment cette réfraction peut 
disperser la lumière, considérons un globule d’eau sphérique 
sur lequel tombe un rayon solaire infiniment mince SI, fig. i54, 
et suivons la marche de ce rayon. Il subira d’abord en I une 
première réfraction qui le dirigera vers F; là une partie de sa 
lumière se réfractera de nouveau , et sortira dans l’air sui 
vant l’B/; mais le reste se réfléchira dans l’intérieur du globule 
vers I", où il se produira un effet pareil, c’est-à-dire qu’une 
partie du rayon sortira dans l’air, tandis que le reste sera ré 
fléchi intérieurement vers I'", où le même partage s’opérera 
encore, et ainsi de suite indéfiniment. On peut réaliser cette con 
ception par l’expérience , en faisant entrer dans une chambre 
obscure un rayon solaire très-mince , réfléchi par un héliostat, 
et le dirigeant à travers un cylindre de verre rempli d’eau , 
comme on le voit fig. i55. La marche du rayon dans l'inté 
rieur de l’eau deviendra parfaitement visible par'la réflexion 
partielle de lumière que les molécules de l’eau opèrent, et les 
émergences successives deviendront également sensibles, en pla 
çant l’œil sur la direction des l’ayons émergens. On reconnaît 
ainsi que ces rayons sont dispersés , et donnent la série des 
couleurs prismatiques ; leur intensité s’affaiblit à mesure qu’on
	        
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