SUR LA VISION PAR DES PRISMES.
paraître. Puis cherchant aussi ce qui était la cause du rouge
qui paraissait vers K, j’ai trouvé que c’était les rayons qui
^venaient d’F vers G, où ils se courbaient vers H , et en H se
réfléchissaient vers I, et en I se réfléchissaient derechef vers K ;
puis enfin se courbaient au point K, et tendaient vers E. De
façon que le premier arc-en-ciel est causé par des rayons qui
parviennent à l’œil après deux réfractions et une réflexion , et le
second, par d’autres rayons qui n’y parviennent qu’après deux
réfractions et deux réflexions ; ce qui empêche qu’il ne paraisse
tant que le premier ».
« Mais la principale difficulté restait encore, qui était de sa
voir pourquoi y ayant plusieurs autres rayons qui, après deux
réfractions et une ou deux réflexions, peuvent tendre vers l’œil,
quand cette boule est en autre situation; il n’y a toutefois que
ceux dont j’ai parlé qui fassent paraître quelques couleurs ; et
pour la résoudre , j’ai cherché s’il n’y avait point quelque autre
sujet où elles parussent en même sorte, afin que par la compa
raison de l’un et de l’autre je pusse mieux juger la chose ». C’est
alors que Descartes compare la dispersion produite par la goutte
d’eau à celle que produit un prisme à faces planes. Voilà la véri
table physique mathématique, celle qui ramène les faits à d’autres
faits par le calcul, indépendamment de toute hypothèse, et qui
les rattache ainsi les uns aux autres par des nœuds indisso
lubles. Il ne manquait à cette théorie , pour la rendre complète,
que la connaissance de l’inégale réfrangibilité de la lumière, et
la mesure de cette inégalité dans les différens rayons simples,
pour pouvoir calculer les incidences précises où ils sortent
parallèles, et en déduire les diamètres intérieurs et extérieurs
des arcs. C’est ce qu’a fait Newton ; et. celte addition est sans
doute un des plus beaux résultats de la physique mathématique.
Mais il faut remarquer, à l’avantage de Descartes, que son travail
n’a reçu aucune atteinte d’une découverte si imprévue, et il en
sera toujours ainsi quand on prendra uniquement l’expérience
pour guide.
On observe aussi quelquefois dans le ciel d’autres météores
lumineux d une forme régulière, que l’on appelle des couronnes