472 EFFET DE LA DISPERSION
et des parélies. Descartes a tenté d’expliquer ces phénomènes ;
mais il n’a donné à cet égard que des considérations hypothé
tiques incompatibles avec les faits. Iluyghens a été plus heureux,
et par un examen attentif de ces phénomènes il a été conduit à en
donner une représentation assez fidèle pour que Newton n’ait
pas cru nécessaire d’y rien ajouter ; en conséquence je vais les
exposer d’après lui.
Les couronnes sont, comme leur nom l’indique , des cercles
lumineux qui paraissent quelquefois autour du soleil, ou la
nuit autour de la lune. Ils sont ordinairement d’une blancheur
uniforme; quelquefois cependant, lorsqu’ils sont plus vifs, ils
présentent les couleurs de l’arc-en-ciel extérieur , le rouge en
dedans. L’espace qu’ils embrassent est ordinairement plus sombre
que la partie du ciel qui les environne : leur diamètre intérieur
sous-tend le plus souvent un angle de 46 degrés ; mais il va quel
quefois jusqu’à qo et davantage. Les circonstances nécessaires
pour les produire paraissent être un temps calme et un ciel par
semé seulement de légères vapeurs. La seule description de ces
apparences exige que les particules qui les produisent puissent
intercepter la lumière du soleil par leur interposition directe
sur la ligne menée de l’œil à cet astre , et même tout autour de
cette ligne jusqu’à une distance angulaire plus ou moins consi
dérable ; mais au-delà de ce terme, il faut qu’elles puissent
transmettre et ramener les rayons vers l’œil ; enfin, pour satis
faire à la dispersion de couleurs qui s’observe quelquefois dans
les couronnes, il faut que le retour des rayons vers l’œil soit
opéré par réfraction. Toutes ces conditions seront remplies,
si l’on conçoit dans l’air une multitude de globules sphériques
dont les parties extérieures soient transparentes, et les inté
rieures opaques comme des globules de glace AA, fig. 162 ,
renfermant un noyau de neige C. Telle est aussi l’idée de Huy-
ghens : pour prouver la possibilité de l’existence de pareils glo
bules dans l'atmosphère, il s’appuie de l’autorité de Descartes,
qui assure avoir vu des grains de grêle ainsi conformés.
Pour montrer comment les effets des couronnes résulteraient
de celte supposition, Huyghens trace la fig. i63, dans laquelle