474 EFFET DE LA DISPERSION
dans des positions diverses par rapport à l’oeil et au soleil.
Quoique eetle ingénieuse explication satisfasse très-bien au
phénomène des couronnes , on ne doit pas cependant lui atti'i-
buer une réalité physique. Car en limitant les apparences à la
description qu’Huyghens en donne , on pourrait , comme nous
le verrons plus tard, y satisfaire avec de simples globules d’eau
liquide , au moyen d’une propriété de la lumière que Newton
a découverte, et qu’Huyghens n’a pas connue. La question se
rait décidée directement, si, lorsque ces phénomènes paraissent,
on pouvait s’assurer, par l’expérience, de la forme des corps
qui les produisent. Il n’est pas impossible que les aérostats n’en
fournissent quelques jours l’occasion. Jusque-là tout ce que
l’on peut faire, c’est d’observer avec soin ces couronnes, lors
qu’elles paraissent, de mesurer exactement leur diamètre , de
remarquer l’oi’dre de leurs couleurs, lorsqu’elles en présentent,
de noter les cii’constances météorologiques qui les accompa
gnent , surtout d’observer attentivement s’il s’en produit seu
lement une ou plusieurs concentriques les unes aux autres ; et,
dans ce dernier cas, quels sont leurs diamètres appareils. Car
la simplicité ou la multiplicité des arcs, et les rapports de leurs
diamètres fourniraient, comme on le sentira plus tard , le plus
sur moyen de décider quelles sont les causes qui les produisent.
C’est par des considérations analogues qu’Huyghens a expli
qué les parélies. Ces phénomènes consistent dans l’apparition si
multanée de plusieurs soleils, images fantastiques du soleil vé
ritable. Ces images se montrent toujours sur l’horizon à la même
hauteur que le vrai soleil , et elles sont toujours unies les unes
aux autres par un cercle blanc pareillement horizontal, dont le
pôle est. au zénith. Ce cercle monte et descend sur l’horizon
en même temps que le vrai soleil , et son demi-diamètre appa
rent est toujours égal à la distance de cet astre au zénith. Les
images du soleil qui paraissent sur ce cercle , du même côté que
le soleil véritable, présentent les couleurs de l’arc-en-ciel, et
quelquefois le cercle lui-même est coloré dans la partie qui les
avoisine. Au contraire, les images qui se forment du côté du
cercle opposé au soleil sont toujours incolores j d’où l’on peut