SUR LA VISION PAR DES PRISMES.
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conjecturer qu’elles sont produites par réflexion , ainsi que le
grand cercle, et les autres par réfraction. En outre , quand ces
phénomènes se produisent, on voit ordinairement autour du
soleil une ou plusieurs couronnes circulaires concentriques qui
offrent les couleurs de l’arc-en- ciel ; et enfin on voit quelquefois
naître sur ces couronnes mêmes, ou sur les points du grand cercle,
d’autres linéamens d’arcs pareils, et même des arcs tout entiers.
L’apparition de ce météore, la plus complète que l’on connaisse*
est celle que Iievelius a observée à Dantzick le 20 février 1661.
Elle est représentée fig. 164.
Pour concevoir la manière dont ces phénomènes peuvent se
produire, il faut, comme l’a fait Huyghens , considérer d’aboi’d
ce cercle blanc, horizontal, qui entoure le zénith, et sur lequel se
trouve toujours le vrai soleil, fig. 165. La blancheur de ce cercle,
uniformément constatée dans toutes les observations de ce
genre , indique qu’il est produit par réflexion ; alors le problème
se réduit à ceci : Supposant un nombre infini de corpuscules sus
pendus dans l’air , quelle forme faut-il leur attribuer pour que
les rayons solaires réfléchis sur leurs surfaces forment toujours
avec l’horizon le même angle que les rayons incidens dont ils
dérivent? Il est évident que cette condition ne peut être rem
plie qu’en donnant aux corpuscules la forme de petits cylindres
verticaux ; et en effet, si l’on suppose que le soleil éclaire une
infinité de pareils cylindres, il en résultera nécessairement un
cercle blanc horizontal qui aura son pôle au zénith, et dont
le demi-diamètre sera le complément de la hauteur du soleil sur
l’horizon. Maintenant, pour satisfaire au phénomène des so
leils colorés qui paraissent de part et d’autre, du soleil vérilable,
il suffit de supposer ces cylindres formés d’une partie extérieure
transparente et d’un noyau cylindrique opaque, fig. 166. Car
alors, par une réfraction latérale , opérée perpendiculairement à
leur axe , iis produiront un effet analogue à celui des globules
de gi’êle dans les couronnes , et avec plus d’éclat encore , à cause
de leur forme allongée et du parallélisme de leur disposition,
d’où résulteront les apparences des soleils colorés. Enfin, si l’on
suppose , comme il est très-vraisemblable, que les extrémités