D’AIMANTER. 41
jnode de séparation , porté au plus hau'. degré d’énergie, doit
être l’unique but de tous nos efforts.
Lorsqu’on aimante un barreau ab, comme nous le suppo
sions tout-à-l’lieure , en mettant une de ses extrémités h en con
tact avec l’un des pôles A d’un aimant, plus le métal de ce
barreau est dur, soit par sa nature, soit par sa trempe , plus il
acquiert aisément des points conséquens. La raison en est
évidente : l’action de l’aimant A B décroissant avec la dis
tance, il y a toujours un certain point du bai’reau où elle est
seulement égale à la force coercitive. Ainsi tous les points
situés au-delà de cette limite n’éprouveraient aucune décom
position dans leurs magnétismes naturels, s’ils étaient seulement
soumis à l’influence de l’aimant AB. Mais la première partie
du barreau ab t où il s’est déjà opéré un développement de
magnétisme, agit aussi sur ces points; et elle tend à y produire
un développement de magnétisme contraire. Comme la résul
tante de celte action part de plus près que celle de l’aimant AB,
il doit y avoir un terme où elle l’emporte, et c’est alors que la
première alternative doit se produire. Or cela doit arriver d’au- *
tant plus près du point b, que la force coercitive est plus con
sidérable ; puisque , si elle était infinie, l’aimant AB ne pour
rait évidemment développer de magnétisme que dans le seul
point b, qui est en contact avec son pôle A.. Le même raison
nement peut s’appliquer à la comparaison des actions exercées
sur le reste du barreau par la première alternative b a\ et par
la. seconde. La prédominance de celle-ci sur les points suivans ,
en raison de sa proximité, deviendra d’autant plus sensible,
que la force coercitive sera plus grande , et elle en aura d’au
tant plus de facilité pour y faire une troisième alternative.
D’après cette manière d’envisager ce phénomène, l’énergie des
pôles successifs doit aller en s’affaiblissant graduellement, à
mesure qu’ils s’éloignent de la première extrémité b, où le dé
veloppement du magnétisme est le plus énergique; et c’est aussi
ce que l’on peut vérifier par l’expérience, en comparant les
poids qui peuvent adhérer à ces différentes parties du barreau.
S’il pouvait encore rester quelque difficulté sur cette théorie,
elle disparaîtrait toute entière par l’expérience suivante, dans