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DE L ACHROMATISME.
che soit horizontale. Une plus grande distance ne permettrait
pas de juger aussi bien de ¡’achromatisme , parce qu’elle affai
blirait trop les teintes. Il faut aussi que le carton soit fixe ,
immobile , et que l’endroit où on le place soit bien éclairé. Les
dispositions que nous venons de décrire facilitent extrêmement
le mouvement de la lunette et des deux prismes qui conduit à
l’achromatisme, Car lorsqu’on tient l’image de la mire dans la
lunette, elle ne peut plus se déplacer que verticalement ; ainsi,
tandis qu’on fait tourner lentement d’une main un des prismes
pour détruire les couleurs, ce qui déplace nécessairement l’image,
on peut, de l’autre main, en faisant tourner la lunette, l’y
ramener avec beaucoup de facilité. Si les angles réfringens des
deux prismes sont trop disproportionnés pour que les couleurs
puissent être corrigées par le seul changement d’incidence , on
s’en apercevra bien facilement ; car supposant, par exemple,
que le second prisme soit trop fort, et que le sommet de son
angle réfringent soit dirigé vers la terre , alors ce prisme , s’il
agissait seul sur la lumière, donnerait une image colorée de la
mire dans laquelle les l’ayons rouges , comme les moins refran
gibles, seraient les plus hauts; et les rayons violets, comme
étant les plus refrangibles, se trouveraient les plus bas. Main
tenant si l’image de la mire, vue à travers les deux prismes
opposés , présente constamment cette disposition de couleurs
dans toutes les situations que l’on peut leur donner, c’est une
preuve certaine que la dispersion du premier prisme , qui
agit en sens contraire de la dispersion produite par l’autre,
n’est jamais assez forte pour l’égaler, encore moins pour la
surpasser ; par conséquent , la diminution des couleurs que
l’on pourra produire avec ces deux prismes , sera très - loin
d’être la meilleure que l’on puisse obtenir. Dans ce cas, il
faudra affaiblir un peu l’angle réfringent du second prisme
qui est reconnu trop fort ; après quoi on le replacera sur l’ap
pareil. Si on l’a ainsi diminué suffisamment , on trouvera
qu’en faisant mouvoir les deux prismes tour à tour, on ob
tient des images de la mire dans lesqxielles les franges rouges
sont tournées vers le haut, et d’autres images dans lesquelles,