Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Troisième)

4$ SUR LES DIFFERENTES MANIERES 
seule en usage, on faisait glisser à angles droits la lame ni Î6 
barreau que l’on voulait aimanter sur un des pôles d’un a mant, 
soit naturel, soit artificiel. Pour évaluer l’effet de cette méthode, 
considérons d’abord la lame nb, f>g. 22, lorsque son extré 
mité b commence à être appliquée sur le pôle A. de l’aimant A B ; 
et pour fixer les idées , supposons que A soit le pôle austral de 
cet aimant. Dans ce cas , l’action australe de la partie C A l’em 
portant sur l’action boréale de la portion CB, il se fera en b une 
décomposition des magnétismes naturels de la lame. Le magné 
tisme austral de chaque particule sera repoussé vers a, le ma 
gnétisme boréal sera attiré vers ô, et il se formera en b un pôle 
boréal. Mais lorsque le pôle A quittera l’extrémité b , et com 
mencera à glisser sur les points suivans de la lame, il produira 
successivement sur chacun d’eux un effet exactement pai’eil, 
c’est-à-dire qu’il attirera le fluide boréal de chaque particule 
vers l’endroit où il se trouvera alors, et en repoussera le fluide 
austral. IL détruira donc par cette dépulsion la première décom 
position de magnétisme qu’il avait excitée par le contact à l’ex 
trémité ô, et à mesure qu’il s’avancera sur la lame, il détruira 
de même successivement par son influence les effets qu’il avait 
produits par son contact sur les points qu’il a successivement 
touchés. Mais à la dernière extrémité b , cette destruction n’aura 
pas lieu, et en la quittant, il la laissera à l’état de magnétisme 
boréal. C’est donc à peu près à ce dernier effet que se borne 
l’action de cette méthode ; et par conséquent on n’en doit guère 
attendre un plus grand succès que du simple contact dont nous 
avons déjà fait usage. C’est ce que J’expérience confirme , comme 
on le verra tout-à-l’heure ; car, en comparant les résultats obte 
nus par cette méthode avec ceux que donnent les autres pro 
cédés que nous allons décrire, on voit qu’elle ne peut aiman 
ter à saturation que des aiguilles d’une très-petite épaisseur. 
Elle a en outre le désavantage de donner souvent et facilement 
des points conséquens de même que le simple contact, surtout 
si la lame que l’on veut aimanter est longue, d’un acier dur, et 
que l’aimant que l’on emploie soit tenu sur quelques-uns de ses 
points beaucoup plus long-temps que sur d’autres. Cette der-
	        
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