C2 DISTRIBUTION DU MAGNETISME LIBRE
alors les points situés au-delà du fil devenant assez voisins
pour que leur absence fût sensible , l’action éprouvée par l’ai
guille ne serait pas la même que si le fil était continué. Par
exemple , lorsqu’elle oscille devant l’extrémité même, la force
qui la sollicite n’est que la moitié de celle qui agirait sur elle,
s'il y avait dans le prolongement du fil un autre fil égal, et par
conséquent les forces observées alors seront à peu de chose près
la moitié de celles que l’on devrait obtenir si le fil était continué
avec la loi de magnétisme qu’il possède. Ainsi, pour que les
résultats observés dans cette circonstance soient comparables à
ceux que l’aiguille présente quand elle oscille devant les autres
points où le fil la sollicite par-dessus et par-dessous, il faudra
y doubler le nombre qui représente le carré des oscillations.
C’est ce que faisait Coulomb , et nous verrons tout à-l’heure
que cette correction est fort approchée de la vérité.
Je dois prévenir une objection qui pourrait se présenter ici
naturellement. Lorsque nous avons cherché la loi des répulsions
et des attractions magnétiques à diverses distances , nous avons
considéré à la fois tout le magnétisme d’un même pôle , comme
s’il agissait tout entier dans le plan horizontal de l’aiguille
mobile, et qu’il y fût concentré en un seul point ; tandis qu’à
présent nous disons que Faction des différons points de ce pôle
qui sont au-dessus et au-dessous du plan de l’aiguille sera fort
affaiblie par l’obliquité. Mais c’est que, dans les deux cas , la dis
tance de l’aiguille mobile au fil fixe est bien différente. Dans nos
premières expériences , le pôle de l’aiguille mobile était toujours
éloigné de l’aiguille fixe à une distance considérable , compara
tivement à l’espace sur lequel le magnétisme libre était distribué.
À présent, au contraire , cet espace est considérable , relative
ment à la distance de la petite aiguille. Cette modification rend
l’influence de l’obliquité beaucoup plus grande. L’action des
points situés au-dessus et au-dessous du plan de l’aiguille
décroît en conséquence avec beaucoup plus de rapidité, et
Faction totale est toujours à peu près la même que si le fd était
continué indéfiniment de part et d’autre du plan de l’aiguille
avec la ipême intensité magnétique que possède le point qui ss