dans l'état de saturation. 75
miers pouces et les trois derniers donnaient toujours presque
exactement les mêmes résultats que dans le fil de 27 pouces de
longueur; de sorte que l’intensité du magnétisme libre était
sensiblement la même depuis les extrémités de ces fils jusqu’à
trois pouces de distance; après quoi elle devenait également
faible et insensible sur les uns comme sur les autres, ou, en
d’autres termes, la courbe des intensités ne faisait que se trans
porter aux bouts des fils, sans changer de forme dans cette
partie ; et ce n’était qu’après s’être fort abaissé vers l’axe que
ses ordonnées se soutenaient plus ou moins long-temps, de
manière à n’être exactement nulles qu’au centre du fil. Cette
constance des ordonnées extrêmes pour tous les fils de même
nature indique avec évidence que le magnétisme libre a reçu
dans cette partie un degré de développement qu’il ne peut
dépasser; et ce résultat est parfaitement conforme à l’idée que
nous nous étions faite de l’état de saturation. Coulomb trouva
moins de constance dans les petites ordonnées de la courbe,
près du milieu des fils, et il reconnut même que dans les fils
très-longs ces ordonnées variaient accidentellement quelquefois
jusqu’à passer du positif au négatif, résultat tout simple, si l’on
considère que toutes ces inversions constituent autant d’états
d’équilibres possibles , et que les circonstances les plus légères ,
comme un contact un peu inégalement prolongé dans l’aiman
tation, ou même l'action propre des pôles du fil sur son centre,
suffisent pour les développer.
En considérant la courbe ti’acée par Coulomb seulement
comme une représentation approchée des intensités véritables,
nous pouvons nous en servir pour vérifier la méthode d’obser
vation qui a servi à la former. Car en l’admettant comme vraie,
et partant de la loi du carré des distances , il n'y a qu’à calculer-'
l’action totale qui doit en résulter sur l’aiguille dans chacune
des portions du fil, et voir si cette action est réellement pro
portionnelle à l’intensité du magnétisme libre dans le point
devant lequel la petite aiguille oscille. On peut même, pour
faciliter le calcul, substituer à la courbe véritable le sys
tème de deux droites qui se coupent, telles que CM, CN,