Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Quatrième)

% THÉORIE DES COULEURS 
de lumière à leur première surface ; et à la seconde , ils réflé 
chissent ou transmettent de préférence certaines couleurs , selon 
leur nature chimique et selon leur degré de ténuité. Ces couleurs 
ne sont pas simples, car elles se laissent décomposer parle prisme, 
et l’on y retrouve les couleurs élémentaires dans des proportions 
diverses. Tout le monde connaît les belles couleurs que font voir 
ainsi les bulles d’eau savonneuse. On remarque des effets analo 
gues sur les bulles de tout autre liquide , lorsqu’elles ont assez 
de viscosité pour subsister quelque temps en devenant très- 
minces. On les observe encore sur les bulles très-minces de verre 
soufflées à la lampe d’émailleur , lorsqu’on les distend presque 
jusqu’à les rompre par explosion. Les toiles d’araignée , les 
plumes du paon , certaines soies , présentent des apparences 
analogues. Plusieurs physiciens , en particulier Hook et Boyle , 
avaient remarqué ces faits bien avant Newton ; mais ils étaient 
restés entre leurs mains, isolés et sans fruits. C’est Newton qni 
en a découvert les lois , et qui a montré leurs rapports. En ex 
pliquant ici ces découvertes, nous adopterons la marche que ce 
grand homme a lui-même tracée. Nous mettrons d’abord en 
avant les observations 5 non pas au hasard et isolées, mais dans 
l’ordre naturel suivant lequel elles s’enchaînent et s’éclairent 
mutuellement. Lorsque nous aurons ainsi établi les faits , nous 
nous occuperons de les rapprocher et d’expliquer les plus com 
posés par les plus simples. 
Observations. 
Lorsque l’on prend deux prismes de verre poli, et qu’on les 
pose l’un sur l’autre , sans les presser , la petite couche d’air qui 
adhère naturellement à leur surface , a ordinairement déjà 
toute l’épaisseur nécessaire pour que son action sur la lumière 
soit complète ; car les phénomènes de la réflexion et de la ré 
fraction à travers ces deux prismes et à ti’avers cette couche 
d’air, suivent exactement les lois que nous avons établies dans les 
chapitres précédens ; et si l’on écartait davantage les deux 
surfaces voisines, l’épaisseur plus grande de la couche d’air n’y 
apporterait aucune différence. Mais si l’on frotte les deux prismes
	        
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