Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Quatrième)

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également disposées à la réflexion ; ce qui produit l’identité des 
couleurs réfléchies à distance par toutes sortes de corps. Mais 
chaque corps, étant appliqué au même milieu, renvoie un 
nombre plus ou moins grand de molécules de chaque couleur, 
selon les phases de leurs accès auxquels il est alors capable de les 
réfléchir. De là , l’intensité inégale de la réflexion avec différens 
corps , la couleur réfléchie restantia même. Cette variation d’in 
tensité peut encore s’obtenir avec un même corps appliqué à la 
seconde surface du même milieu épais. Il suffit, pour cela, 
d’amincir ce corps jusqu’à ce que son épaisseur devienne moin 
dre que la distance à laquelle les forces réfléchissantes sont sen 
sibles ; car alors les couches qu’on lui ôte diminuant son pouvoir 
réflecteur, une partie des molécules qu’il réfléchissait d’abord 
devront lui échapper, comme étant trop éloignées du milieu de 
leur accès de facile réflexion , pour céder au degré de force qui 
lui reste. L’intensité de la réflexion qu’il peut produire ira 
donc toujours en s’affaiblissant , à mesure qu’on l’amincira da 
vantage. C’est aussi ce que nous avons observé sur les bulles 
d’eau. Lorsqu’elles sont assez amincies pour ne plus réfléchir 
sensiblement de lumière à leur seconde surface , auquel cas elles 
paraissent absolument noires, on observe encore à leur pre 
mière surface une faible réflexion qui produit un rayon blanc, 
si la lumière incidente est blanche, et qui, en général, n’al 
tère point les couleurs naturelles des objets. 
Ces règles constantes , par lesquelles la réflexion se déter 
mine dans tous les cas possibles , d’après l’état où les molécules 
lumineuses se ti-ouvent en arrivant aux surfaces réfléchissantes; 
ces règles, dis-je, fournissent des argumens démonstratifs 
pour prouver que la réflexion n’est point opérée par le choc 
des molécules lumineuses sur la matière même des corps. Car, 
si cette rencontre immédiate était la cause du phénomène, elle 
deviendrait plus facile et plus fréquente à mesure que l’épais 
seur des corps augmenterait jusqu’au terme où ils atteindraient 
1 opacité. Et alors , s’il arrivait qu’à une certaine épaisseur 
toutes les molécules lumineuses fussent transmises, il ne se pour 
rait, pas faire qu’à des épaisseurs moindres il y en eût de réflé-
	        
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