*38 EXPLICATION" OES COULfeUES PROPRES
leurs couleurs varient avec l’incidence , à peu près comme celles
du mica, quokpie d’une manière un peu plus rapide, mais
toujours selon l’ordre des anneaux. On observe des variations
de couleurs pareilles, et soumises aux mêmes lois , dans les
petites paillettes de tartrile acidule de potasse qui se précipitent
d’une dissolution de ce sel saturée à chaud ; ce fait m’a été
communiqué par M. Chevreul. Or, si l’on fait attention que
dans tous ces cas , et dans ceux que nous avons rapportés plus
haut , les teintes par lesquelles les substances passent ne sont
jamais simples , mais composées , et composées comme celles des
anneaux, qu’elles varient précisément par les mêmes gradations
et les mêmes périodes , on reconnaîtra qu’il y a une analogie
extrêmement forte , si ce n’est une identité évidente , entre les
couleurs propres des corps et celles que les lames minces réflé
chissent à leur seconde surface. On concevra que la seule diffé
rence de grosseur et de force réfringente par lesquelles ces
molécules passent dans leurs dilatations, leurs condensations
ou leurs combinaisons diverses, suffit pour produire tous ces
changemens ; et quoique les mêmes résultats pussent être
représentés aussi par des variations correspondantes dans l’af
finité des corps pour la lumière , on conviendra que cette der
nière cause, qu’il faudrait varier dans ses lois tout autant que
la première , n’a pas comme elle , en sa faveur, l’exemple
concluant des lames minces , et l’analogie qui résulte de l’iden
tité des lois.
Cette analogie se manifeste également par d’autres caractères
dans tous les cas où on peut l’éprouver. Nous avons l’econnu
que l’espèce des couleurs réfléchies par une lame mince, sous
l’incidence perpendiculaire , et sous toutes les incidences si elle
est très-réfringente , ne dépend que de la nature et de l’épais
seur de celte plaque, mais nullement de la nature du milieu
qui l’environne , lequel influe seulement sur l’intensité de la
teinte réfléchie. Si donc les couleurs permanentes des corps dé
pendent de la même cause que celles des plaques minces, l’es
pèce de leur teinte ne doit, pas changer quand on les environ
nera d’un milieu quelconque qui n’aura pas assez d’action