Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Quatrième)

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DES CORPS. 145 
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d’antimoine en fusion amalgamé avec fort peu de mercure, 
devient blanc : ce qui fait voir que les particules des métaux 
blancs ont beaucoup plus de surface , et sont par conséquent, 
plus petites que celles de l’or et du cuivre , et d’ailleurs 
qu’elles sont si opaques , que les particules de l’or ou du 
cuivre ne sauraient briller à travers. Au reste, ou ne peut 
guère douter que les couleurs de l’or et du cuivre ne soient du 
second et du troisième ordre ; et par conséquent les particules 
des métaux blancs ne sauraient être beaucoup plus grosses 
qu’il ne faut pour faire qu’elles réfléchissent le blanc du pre 
mier ordre : la volatilité du mercure prouve qu’elles ne sont 
pas beaucoup trop grosses pour cela ; elles ne peuvent pas 
être non plus beaucoup trop petites : si cela était , elles per 
draient leur opacité, et deviendraient ou transparentes , comme 
lorsqu’elles sont atténuées par la vitrification ou par une disso 
lution dans certains menstrues , ou noires, comme lorsqu’on 
les rapetisse, en frottant, par exemple , de l’argent, de l’étain 
ou du plomb contre quelque autre corps pour y tracer des 
lignes noires. La première et l’unique couleur que les métaux 
blancs contractent par l’attrition de leurs particules , c’est le 
noir 5 et par conséquent leur blanc doit être celui qui confine 
à la tache noire dans le centre des anneaux colorés , c’est-a-dire 
que ce doit être le blanc du premier ordre. Mais si l’on veut 
déduire de là la grosseur des particules métalliques , il faut 
mettre en ligne de compte leur densité (x) ; car si le mercure 
était transparent, sa densité est telle que , selon mon calcul, 
le sinus d’incidence sur ce corps-là serait au sinus de sa réfrac 
tion , comme 71 à 20 ou 7 à 2 ; et par conséquent, afin que 
ses particules puissent produire les mêmes couleurs que les par 
ticules des bulles d’eau, leur épaisseur devrait être moindre que 
celle de la pellicule de ces bulles, selon la proportion de 2 à 7 : 
d’où il s’ensuit que les particules du mercure peuvent être aussi 
petites que celles de quelques fluides transparens et volatils, 
(1) Ou, pour parler plus exactement, leur pouvoir réfringent. 
Tome IV. xo
	        
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