J48 EXPLICATION DES COULEURS, etc.
l’extrémité d’un tube de verre , ce léger mouvement, ou peut-
être le seul effet d’attraction de la matière solide du verre, dé
terminait aussitôt la solidification du globule , et il devenait
en même temps absolument noir. Cette épreuve , répétée suc
cessivement sur tous , fut toujours suivie du même succès. Le
plus léger ébranlement suffisait donc alors pour déterminer les
particules à s’arranger de l’une ou de l’autre manière. C’est
ainsi que lorsque l’eau a été abaissée de quelques degrés au-
dessous du point de la glace fondante, sans cesser d’être li
quide , l’injection du plus petit cristal de glace, ou je crois
même d’un petit corps solide quelconque qui peut être mouillé
par l’eau encore liquide, y détermine à l’instant la congélation.
Je terminerai ce chapitre par une belle expérience de
M. Brewster , qui me paraît des plus propres à confirmer l’in
fluence que l’arrangement des parties matérielles peut avoir en
une infinité de circonstances sur la coloration. Tout le monde
connaît les couleurs vives et brillantes que présente la nacre de
perle. Il semble bien qu’elles sont propres à cette substance,
autant que celles de tout autre coi'ps naturel ; cependant elles
résultent uniquement de la constitution de sa surface, et des
petites rides imperceptibles qui la sillonnent, sans aucun rap
port avec la nature de ses particules. Car, si l’on prend l’em
preinte de la nacre comme celle d’un cachet sur de la cire noire
bien fine, sur de l’alliage de Darcet en fusion , ou enfin sur
toute autre substance susceptible de se mouler dans ses ondu
lations , les surfaces de ces substances acquièrent la même
faculté que celle de la nacre, et font voir les mêmes couleurs.