Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Quatrième)

DONNÉES PAH LES LAMES MINCES. 
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permanence des phénomènes à mesm qu’on s’en appiroche , in 
dique évidemment qu’ils subsisteraient encore , même quand 
l’air serait tout-à-fait chassé d’entre les deux surfaces. En effet, 
les lois trouvées par Newton montrent que , dans ce cas extrême, 
les dimensions des anneaux éprouveraient seulement un accrois 
sement très-petit et presque insensible aux expériences les plus 
délicates. 
II n’est pas non plus nécessaire que la lame mince soit d’air, 
ni qu’elle soit comprise entre deux corps solides. Une couche 
d’eau , d’alcool , d’éther , ou de tout autre liquide évaporable, 
étant étendue sur un verre noir , produit des couleurs pareilles 
lorsque l’évaporation l’a rendue suffisamment mince ; seule 
ment l’épaisseur d’une telle couche variant toujours d’une ma 
nière irrégulière, les teintes qui s’y développent suivent toute 
la bizarrerie de ses ondulations. Il y a beaucoup plus de régu 
larité dans les couleurs qui paraissent sur les bulles d’eau sa 
vonneuse , lorsqu’elles sont soufflées avec les précautions con 
venables , et préservées des agitations de l’air qui altéreraient 
leur sphéricité. On produit encore des anneaux très-beaux et 
fort réguliers , en mettant une très-petite goutte d’huile d’olive 
sur la surface d’une masse d’eau, dans laquelle on a mêlé un 
peu d’encre pour la noircir. Si l’eau et le vase qui la con 
tient sont l'un et l’autre exempts de toute matière graisseuse, 
la goutte d’huile, sollicitée par l’attraction de la masse d’eau, 
s’étend avec rapidité sur sa surface ; et, amincie par cette exten 
sion du centre à la circonférence, elle offre aussitôt une belle 
suite d’anneaux concentriques qui brillent des plus vives 
couleurs. 
En général, quelles que soient les substances employées à for 
mer des anneaux , et de quelque manière qu’on les combine, les 
couleurs qu’elles donnent sont toujours les mêmes , et arrangées 
dans un ordre exactement pareil, depuis les moindres épaisseurs 
jusqu’aux plus grandes. On ne trouve de différence que dans 
l’étendue absolue de l’espace qu’occupent les couleui's de chaque 
anneau , laquelle change avec la nature de la substance et avec 
la dégradation plus ou moins rapide des épaisseurs. D’après 
cela } l’ordre naturel que nous devons nous proposer dans nos
	        
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