liONNÉES PAR LES LAMES MINCES. 7
facilité pour la détermination exacte des courbures. Car on peut
aisément, par la réflexion, s’assurer qu’un verre est plan ; et l’on
peut aussi, comme nous l’avons vu , déterminer le rayon
d’un verre également convexe , en mesurant la distance à la
quelle il concentre les rayons simples qui tombent parallèle
ment sur une de ses surfaces.
Lorsqu’un verre convexe d’un grand rayon est ainsi posé sur
un verre plan et pressé doucement contre lui pour mieux éta
blir le contact , les anneaux colorés se montrent aussitôt ré
guliers , distincts , avec la tache noire à leur centre. Alors
chaque zone circulaire de la lame d’air réfléchit la couleur propre
qui convient à son épaisseur ; par conséquent, si l’on augmente
peu à peu cette épaisseur, comme on peut le faire en soulevant,
doucement le verre supérieur, les couleurs réfléchies à une
même distance du centre des anneaux doivent changer, et les
couleurs, qui formaient d’abord des anneaux éloignés du centre,
doivent venir graduellement s’y réfugier , jusqu’à ce que l’é
paisseur de l’air , même en ce point , devenant trop grande
pour elles , elles disparaissent et cèdent la place à celles qui
étaient d’abord plus écartées. Mais comme dans cette der
nière plage où elles disparaissent, la distance des verres ne
varie que par des nuances presque insensibles, à cause qu’ils
sont tangens l’un à l’autre, il s’ensuit que chaque couleur, quand
elle s’y trouve amenée , doit s’y étendre tout entière et y de
venir fort large , ce qui la rend plus facile à distinguer. Cette
succession, dont on peut varier à son gré la lenteur, offre
donc un moyen aussi simple qu’exact pour déterminer l’espèce
et l’arrangement, des teintes qui composent la série des anneaux.
Newton fit cette expérience en se servant d’un verre con
vexe dont les deux surfaces, travaillées sur une même sphère,
avaient 5i pieds anglais de rayon ; et tant par les résultats
qu’elle lui offrit , que par les observations qu’il avait pré
cédemment faites avec les prismes , il fixa dans les termes
qu’on va lire, l’ordre et la série des teintes dont les anneaux
circulaires étaient composés.
« Après la tache centrale transparente , formée au contact
des verres, venaient le bleu, le blanc, le jaune et le rouge.