Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Quatrième)

238 DU- RETOUR DES RAYONS RÉFLÉCHIS 
la diffraction. Celle-ci, comme nous le verrons par la suite , 
donne également des anneaux lumineux concentriques, quand 
on fait passer la lumière à travers des ouvertures circulaires. 
Mais d’abord, pour que la séparation de ces anneaux et leur 
coloration soient sensibles, il faut nécessairement que les ou 
vertures soient beaucoup plus petites que celles dont nous 
venons de faire usage ; secondement, les cônes qui forment les 
anneaux divergent à partir des ouvertures mêmes ; et si on les 
reçoit sur un miroir pour les réfléchir obliquement, la tache 
blanche, qui est originairement placée au centre des anneaux, 
reste toujours à leur centre, et en est toujours environnée. 
Enfin , on verra aussi que les lois mêmes des deux phénomènes 
diffèrent essentiellement dans leurs lois les plus intimes , c’est- 
à-dire dans les rapports des diamètres des anneaux simples 
ou composés, de différens ordres, et par conséquent dans l’ordre 
de coloration. Au contraire, si l’on compare l’effet des dia 
phragmes vides à celui des lames continues , on y reconnaît une 
identité parfaite dans la grandeur des anneaux pour les mêmes 
distances , dans leur coloration, leur relation de grandeur, et 
leur marche dans les changemens d’incidence , tellement que le 
phénomène de l’intensité seule , et la différence de vivacité des 
couleurs, peut faire distinguer les résultats obtenus par l’un 
ou l’autre procédé. Cette identité absolue d’effet nous découvre 
donc avec évidence l’identité des forces qui la produisent, et 
qui ne diffèrent entre elles que par l’intensité de leur action ; 
et par conséquent nous en pouvons conclure que le pouvoir 
réflecteur des corps matériels s’étend jusqu’à une distance fort 
sensible de leurs extrémités ; de sorte que, si l’on pratique 
dans leur surface un trou qui les traverse de part en part, 
les molécules lumineuses qui passeront par ce trou ressenti 
ront encore l’influence répulsive des parties environnantes de 
la surface , laquelle sera d’autant plus énergique, qu’elles pas 
seront plus près de ses bords ; et l’effet en sera le même, 
à l’intensité près , que celui des forces réfléchissantes directes, 
c’est-à-dire qu’il s’opérera en ces endroits vides une véritable 
réflexion des molécules lumineuses, comme sur les lames con-
	        
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