PAR DES PLAQUES EPAISSES. 345
caractérisent, l’indication peut-être variable de la cause qui les
produit.
Après tant d’applications si détaillées et si précises de la
théorie des accès, il ne peut rester aucune incertitude sur
l’existence de cette propriété de la lumière; mais on pourrait
encore douter si les longueurs absolues des accès dans les sub
stances diverses , sont, comme Newton le suppose et comme
l’analogie l’indique, proportionnelles aux rapports de réfraction.
J’ai fait construire un appareil qui met cette importante loi en
évidence ; c’est une espèce de boîte circulaire dont le fond est
Tin miroir de platine, et le dessus un verre mince de même cour
bure que ce miroir. Cette disposition est, comme on voit, toute
semblable à celle des lames de mica placées au-devant d’un mi
roir métallique. Aussi la plaque épaisse d’air , située entre
deux, fait voir de même des anneaux dans la chambre obscure.
Mais en remplissant la boîte avec différens liquides, on a des
plaques d’autre nature , et aussi d’autres anneaux , aux mêmes
distances. Or, leurs dimensions calculées sont toujours con
formes à la loi des accès donnée par Newton.
Enfin , je terminerai ces recherches par une réflexion impor
tante ; c’est que tous les phénomènes qui dépendent des accès
de facile transmission et de facile réflexion pourraient se re
présenter avec la fidélité la plus parfaite, en attribuant aux
molécules lumineuses deux pôles , l’un attractif , l’autre répul
sif, qu’elles présenteraient alternativement aux surfaces des
corps, en tournant d’un mouvement uniforme autour de leur
centre de gravité. Les molécules lumineuses et les surfaces des
corps seraient alors dans le cas de deux aimans qui s’appro
cheraient l’un de l’autre par leurs pôles amis ou ennemis.
Quand la molécule lumineuse , parvenue à une petite distance
de la surface , présenterait son pôle ami, l’attraction qui en ré
sulterait s’ajoutant à sa vitesse propre, augmenterait sa ten
dance à la transmission, sans la rendre toutefois inévitable,
si la force réfléchissante était assez vive pour vaincre ces forces
réunies. Quand , au contraire , la molécule se présenterait à la
surface réfléchissante par son pôle ennemi, la répulsion qui en