246 DU RETOUR DES RAYONS RÉFLÉCHIS
résulterait affaiblirait d’autant la tendance à s’introduire que lui
donne la direction de sa vitesse, et elle en deviendrait plus
propre à être réfléchie. Dans cette manière de voir , l’intervalle
des accès ne serait autre chose que le temps écoulé entre deux
retours consécutifs des molécules lumineuses à une même phase
de leur rotation , et les longueurs des accès seraient les espaces
décrits par la molécule entre les époques de deux phases corres
pondantes. Puis donc que , d’après l’expérience, les longueurs
des accès, sous l’incidence perpendiculaire, sont réciproquement
proportionnelles aux rapports de réfraction des diverses sub
stances, et par conséquent aux vitesses de la lumière dans ces
substances -là, il faudra que les temps absolus des rotations do
chaque molécule soient réciproques aux carrés des vitesses,
étant d’autant plus rapides que les milieux traversés par la
lumière seront plus réfringens ; enfin les modifications que nous
avons reconnues dans les accès, par suite des variations de
réfrangibilité et d’obliquité, devront s’appliquer aux rotations
de la même manière. Il parait que Newton a eu cette idée,
car il l’indique formellement dans le second livre de l’Optique ,
à la proposition <2 e de la seconde partie. Mais il ne l’a point
développée, sans doute afin de ne pas mêler une idée très-vrai
semblable , mais seulement vraisemblable à la certitude qu’il
avait obtenue de l’existence des accès. Ayant aujourd’hui plus
de faits que n’en avait Newton pour éprouver cette conjecture,
nous avons dû la développer davantage, en la donnant toute
fois pour ce qu’elle est; et quand nous rencontrerons dans la
suite des phénomènes qui s’y rapportent, nous aurons grand
soin d’examiner s’ils la contredisent ou s’ils l’appuyent.
Des Couleurs produites par plusieurs réflexions successives.
M. Brewster a découvert récemment que les rayons de lu
mière blanche réfléchis plusieurs fois de suite entre des plaques
de verre séparées par une couche d’air, finissent par se colorer
très-fortement, et d’une manière différente, selon le nombre et
l’obliquité des réflexions. Ce phénomène est surtout sensible,