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DE LA POLARISATION
amener la portion transmise à Tétât de polarisation complété
perpendiculairement au plan de réflexion. De même , en faisant
subir à un pareil rayon une suite de réflexions successives
entre deux glaces parallèles, la portion définitivement réfléchie
peut être toujours amenée à l’état de polarisation complète
dans le sens du plan de réflexion. Ceci prouve que la réflexion
et la réfraction polarisent toujours, dans le sens qui leur est
propre, une partie de la lumière incidente. Cet effet est d’abord
nul sous l’incidence perpendiculaire , il est encore très-faible
sous les incidences voisines ; mais ensuite il augmente conti
nuellement à mesure que les rayons deviennent plus obliques
sur la surface réfringente et réfléchissante. Pour le prouver ,
reprenons l’appareil décrit page a55, dans lequel un rayon
polarisé par réflexion sur une glace est transmis à travers un
prisme rhomboïdal dont la section principale est parallèle au
plan de réflexion. Alors ce rayon n’est point divisé par le
prisme , et il y subit tout entier la réfraction ordinaire.
Sans rien changer à celte disposition , interposez dans le trajet
du rayon polarisé une glace polie à faces parallèles , qu’il soit
forcé de traverser avant de parvenir au prisme : tant que cette
glace s’écartera peu de l’incidence perpendiculaire , l’effet de
son interposition sera absolument insensible ; mais si vous la
rendez fort oblique au rayon , vous verrez qu’elle dévie les
axes d’un certain nombre de ses particules , car il naîtra aussi
tôt une image extraordinaire , surtout si vous inclinez la glace
de manière que le plan d’incidence sur sa surface forme un
angle de 4avec le plan primitif de polarisation du rayon.
Une fois que cette image aura paru , son intensité croîtra con
tinuellement à mesure que l’incidence deviendra plus oblique.
La polarisation par réflexion suit des lois exactement pareilles,
car M. Arago s’est assuré que, sous chaque incidence , la
quantité de lumière naturelle ainsi polarisée qui se trouve
dans le rayon réfléchi est exactement égale à celle qui se trouve
polarisée perpendiculairement dans le rayon transmis. Tout le
reste est ou paraît de part et d’autre à l’état neutre.
Eu observant la réflexion produite par les corps diaphanes