31 4 DE LA POLARISATION
croire au premier coup d’œil, car alors l’image persistante
devrait avoir une couleur complémentaire de l’autre. L’altéra
tion de celle-ci est donc postérieure au partage de la lumière
entre les deux réfractions, et il en résulte que les molécules
violettes et bleues , qui marquent les premières dans cette
image , sont bien plus aisément absorbées par la substance de
la tourmaline , lorsqu’elles sont polarisées parallèlement à son
axe , que lorsqu’elles le sont perpendiculairement.
En général, le mode d’action que les plaques de tourmaline
exercent sur la lumière les rend extrêmement commodes pour
déterminer facilement et sans équivoque dans quel sens un
rayon est polarisé ; car il n’y a qu’à chercher le sens dans lequel
elles le rejettent, et l’axe de la plaque sera alors parallèle à l’axe
de polarisation. On peut aisément faire cette épreuve sur un
rayon que l’on aura exprès polarisé par réflexion dans un sens
connu.
Si l’on analyse ainsi les deux images d’un objet vu à travers
hu prisme de spath d’Islande, taillé parallèlement à l’axe de cris
tallisation, l’image la plus déviée se trouve polarisée parallèle
ment à cet axe, et l’image la moins déviée l’est perpendiculaire
ment. On observe précisément le contraire avec un prisme de
cristal de roche taillé dans le même sens. L’image la plus déviée
est polarisée perpendiculairement à l’axe , et la moins déviée pa
rallèlement. C’est que la double réfraction du spath d’Islande est
répulsive, et celle du cristal de roche attractive. En vertu de
cette circonstance, l’image ordinaire subit dans le prisme de spath
la plus forte des deux réfractions, et dans le prisme de cristal de
roche, la plus faible. Nous voyons donc que , dans l’un comme
dans l’autre, cette image se trouve polarisée parallèlement à l’axe
du cristal, et l’image extraordinaire l’est toujours perpendiculai
rement. lien est de même jusqu’ici dans tous les cristaux,quelle
que soit la nature attractive ou répulsive de la double réfraction
qu’ils exercent. Nous pouvons donc en faire un caractère pour
reconnaître quelle image est ordinaire, et quelle autre extraor
dinaire , d’après le seul examen de sa polarisation; et ce carac
tère pourra aussi nous, servir à décider si un cristal donné est