DE LA POLARISATION , etc.
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CHAPITRE IL
i
Des périodes par lesquelles la Polaj'isation s'opère
et s’achevé dans les Corps cristallisés doués de la
double réfraction.
Dans toutes les expériences de double réfraction que nous
avons jusqu’à présent rapportées ,les deux rayons, ordinaire,
extraordinaire, se sont toujours trouvés polarisés suivant deux
directions rectangulaires que Malus nous a appris à déter
miner. Ce sont là, en effet, les dispositions définitives que les
axes des molécules lumineuses prennent dans l’intérieur des
cristaux ; et lorsqu’elles les possèdent, elles les conservent à
toute autre profondeur plus considérable. Mais j’ai découvert
depuis qu’elles ne s’y rangent pas subitement dès leur entrée
dans le cristal : elles y parviennent progressivement à des pro
fondeurs d’autant plus grandes , que la force attractive ou
répulsive qui les sollicite est moindre ; de sorte qu’en variant
convenablement la direction du rayon incident, par rapport à
l’axe dont la force émane, on peut toujours rendre cette pro
fondeur sensible et appréciable à nos mesures. Jusque-là, le
sens de polarisation , quoique régulier, n’est point fixe. Les
molécules lumineuses , à mesure qu’elles avancent, tournent
alternativement leurs axes comme par une sorte d’oscillation
de part et d’autre des plans, où elles doivent définitivement se
diriger. Je désignerai cet état par le nom de polarisation
mobile, et j’appliquerai celui de polarisation fixe à l’état défi
nitif des particules.
J’ai été conduit à cette découverte par une observation de
M. Arago sur les lames minces de mica et de chaux sulfatée.
Ce physicien , ayant exposé de telles lames à un rayon polarisé,
et ayant regardé, à travers un prisme de spath d’Islande, l’image