3go THÉORIE DES OSCILLATIONS
ces alternatives , et si les divers rayons dont la lumière blanche
se compose éprouvent successivement, dans son intérieur , les
mêmes séparations de teintes que nous y découvrons quand ils
sortent ensemble de diverses lames à des épaisseurs pareilles.
Tel est le but de l’expérience suivante :
Prenez une lame mince de chaux sulfatée, et après avoir
observé avec soin, au moyen de notre appareil, les couleurs
O , E qu’elle donne sous l’incidence perpendiculaire , fendez-la
avec adresse dans une partie de sa longueur, de manière à
diviser cette partie seulement en plusieurs lames minces que
vous tiendrez à distance les unes des autres, en introduisant
entre elles de petites bandes de papier noir. Si ensuite vous
présentez de notiveau la lame à un rayon polarisé, en la repla
çant sous l’incidence perpendiculaire, vous trouverez qu’elle
redonne toujours les mêmes teintes O, E, que dans la pre
mière expérience ; et, à cet égard , il n’y aura aucune diffé
rence entre la partie découpée et celle qui est restée entière ;
seulement la première vous paraîtra moins transparente, à
cause de la multiplicité des réflexions que la lumière y éprouve.
Puis donc que la teinte définitive des faisceaux est indépen
dante de la contiguité ou de la séparation des lames élémen
taires , il faut en conclure que le rayon, en arrivant aux
épaisseurs successives de la substance cristallisée, y éprouve,
dans les deux cas , des modifications équivalentes qui se suivent
par les mêmes degrés, et qui font passer chaque espèce de
molécules lumineuses par les mêmes états de polarisation alter
natifs que l’ordre des teintes lui assigne dans les lames sépa
rées. Il suit de là que l’état définitif de chaque molécule, à une
profondeur déterminée, doit dépendre uniquement de la quan
tité de matière cristallisée qu’elle a traversée pour arriver à
cette profondeur , et de l’intensité des forces dont cette matière
était douée, mais nullement du mode de sa distribution sur le
trajet de la molécule. Aussi, lorsqu’on a partagé une lame dans
toute sa longueur en un certain nombre de lames plus minces ,
on peut mêler celles-ci dans un ordre quelconque, et les
alterner de toutes les manières imaginables, pourvu que l’on