Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Quatrième)

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DIS MOLÉCULES LUMINEUSES. 3g5 
tion de cette lumière qui conserve sa polarisation primitive. 
Dans la réflexion, lorsque l’épaisseur devient un peu plus 
grande , les diverses couleurs qui composaient le blanc du 
premier ordre s’en séparent tour à tour suivant l’ordre avec 
lequel elles y étaient entrées; c’est-à-dire, les derniers rayons 
violets d’abord , parce que leurs accès sont les plus courts ; 
puis les violets et les bleus ; puis les bleus , les verts, et enfin les 
rouges ; ce qui change successivement ce blanc en jaune pâle, 
en orangé , en orangé rougeâtre, et en un rouge qui se ter 
minerait enfin par la privation absolue de lumière , c’est-à-dire 
par le noir, si, presqn’à la même épaisseur ne commençait 
le second accès des rayons violets , ce qui fait suivre immédia 
tement ce rouge sombre par un pourpre très-faible, auquel 
succède de nouveau un violet, un bleu, un vert, et toutes 
les couleurs du second anneau, lesquelles dominent tour à tour 
dans le mélange, et y sont plus séparées que dans le pre 
mier anneau, parce que la différence d’étendue de leurs accès 
a eu plus d’espace pour s’y manifester : de même, et absolu 
ment de même , dans nos lames, les épaisseurs qui répondent 
aux oscillations des diverses molécules étant inégales et pro 
portionnelles aux longueurs de leurs accès, on conçoit que de 
pareilles modifications de teintes doivent s’y reproduire, et 
elles s’y reproduisent en effet avec la plus grande fidélité ; 
c’est-à-dire qu’après l’épaisseur où les molécules lumineuses se 
trouvent toutes ensemble dans leur première oscillation, il 
arrive que les molécules violettes les plus réfrangibles se sé 
parent des autres , les devancent, et commencent une seconde 
oscillation qui les ramène vers la polarisation primitive, lorsque 
les molécules bleues, les orangées et les rouges n’ont pas 
encore tout-à-fait terminé leur première oscillation. Alors, 
si on coupe la lame à cette épaisseur, on trouve que le faisceau 
qui a perdu sa polarisation primitive est un blanc légèrement 
jaunâtre ; puis , à une épaisseur un peu plus grande , ce 
jaune se change en orangé; il a alors perdu des molécules vio 
lettes , bleues et vertes, qui sont déjà dans leur seconde oscil 
lation ; bientôt après , il ne conserve plus qu’un petit nombre
	        
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