4o THÉORIE DES COULEURS
obliques, et par conséquent si l’on observait ainsi les cou
leurs sur une lame dont l’épaisseur fût constante , à mesure que
l’obliquité augmenterait, leurs limites remonteraient vers le
centre des anneaux , comme si la lame devenait plus mince.
Non-seulement ces résultats sont analogues à ceux que nous
avons trouvés dans la page 24, pour les lames minces d’air,
mais ils peuvent être liés entre eux par la même loi qui nous a
servi alors ; il n’y faut changer que le rapport constant du
sinus d’incidence au sinus de réfraction, qui était lorsque
la lumière passait du verre dans l’air, et qui se trouve égal
à y , suivant l’expérience de Newton, lorsque la lumière passe
de l’air dans l’eau, comme nous le supposons ici. Alors, en nom
mant e l’épaisseur d’eau qui réfléchit une certaine couleur sous
l’incidence perpendiculaire, et e l’épaisseur qui réfléchit la
même couleur lorsque l’angle de réfraction dans l’eau est r ,
on aura e' par la formule
/ e . slo5 -4- 72 n . 4
e = sin u ~ ( — ] sin r n = -‘
cos u 106 y o
Avec cette formule on retrouverait tous les nombres de la
table presque exactement. Cet accord est une confirmation nou
velle et très-forte de l’identité qui existe entre les phénomènes
des couleurs produites sur les lames minces d’eau entourées
d’air, et celles qui se forment sur les lames minces d’air ou
d’eau entre deux verres objectifs.
Des variations analogues s’observent dans les couleurs que
réfléchissent les lames minces de verre soufflées à la lampe jus
qu’au point de se rompre, et les feuillets de mica amenés à un
extrême degré de ténuité. Car, si l’on place de telles lames hori
zontalement au-dessus d’un fond noir, et qu’on y observe la
réflexion de la lumière blanche des nuées sous des incidences
diverses , en haussant ou baissant l’oeil, 011 trouve aussi que
leurs couleurs changent, et changent dans le même sens que
celles des lames d’air ou d’eau , lorsqu’on observe les ordres
d’anneaux qui arrivent successivement à une même distance de
la tache centrale , par conséquent à une même épaisseur. Mais,
de même que la marche et l’étendue de ces variations sont
beaucoup moindres dans les lames d’eau que dans les lames