Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Quatrième)

54o POLARISATION SUCCESSIVE 
riences que j’avais entreprises pour suivre le développement 
complet des teintes que les lames minces de chaux sulfatée 
peuvent produire, quand le rayon q,ui les traverse forme diffe 
rens angles avec leur axe. J’avais imaginé, comme je l’ai dit 
plus haut, de renfermer ces plaques dans une espèce de tuyau 
d’environ trois centimètres de longueur, dont les deux fonds 
étaient en verre, et que je remplissais avec des liquides plus 
réfringens que l’air. Or, quand j’ai employé ainsi l’huile de 
térébenthine, je me suis aperçu que le rayon transmis, même 
à travers le liquide seul, présentait des traces , à la vérité, exces 
sivement faibles, mais pourtant reconnaissables, de dépolarisa 
tion : le prisme rliomboïdal fixe, qui me servait pour ana 
lyser la lumière , et qui avait sa section principale dans l’azi 
mut zéro, donnait un faisceau extraordinaire F e d’un bleu 
sombre , presque imperceptible. En tournant ce prisme de 
droite à gauche , je trouvai que le faisceau F e allait conti 
nuellement en diminuant d’intensité, sans changer de couleur, 
jusqu’à devenir sensiblement nul dans un azimut d’environ 
douze degrés ; et, comme les molécules qui avaient subi primi 
tivement la réfraction ordinaire n’avaient point cessé d’y 
céder dans cet intervalle, le rayon paraissait polarisé tout 
entier dans cet azimut. En tournant le rhomboïde davantage, 
il se formait un rayon extraordinaire très-faible; mais au lieu 
d’être bleu, il était d’abord rouge jaunâtre. Ces caractères, 
tout légers qu’ils étaient, étaient cependant précis, et mon 
traient une identité parfaite entre ce genre de phénomènes et. 
ceux que produisent les plaques de cristal de roche perpen 
diculaires à l’axe, quand on les présente perpendiculairement à 
un rayon polarisé. Or , nous avons vu que , dans ces dernières, 
le développement des couleurs augmente à mesure qu’elles 
deviennent plus épaisses, et que l’amplitude du minimum du 
faisceau extraordinaire est proportionnelle à leur épaisseur. 
Je n’hésitai donc pas à conclure que l’accroissement d’épais 
seur dans la masse de térébenthine aurait des conséquences 
semblables. En effet, ayant fait construire un autre appareil 
long de seize centimètres, tel qu’on le voit fig. 45, et l’ayant
	        
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