544 PHÉNOMÈNES PRODUITS
deux forces séparément. Il y a en effet des lames de mica qui
ne possèdent point d’axe situé dans leur plan ; on les rencontre
parmi les pièces de mica dont la couleur jaunâtre, et l’impar
faite transparence, décèlent une cristallisation irrégulière ; de
sorte que les forces polarisantes qui agissaient dans le plan des
lames semblent s’être compensées d’elles-mêmes par le croise
ment des axes des molécules intégrantes , comme nous pouvons
les compenser artificiellement, dans les lames plus régulières,
en les croisant avec d’autres d’égale épaisseur. Mais cette dis
position ne diminuant point l’action de l’axe perpendiculaire
aux lames , son pouvoir s’exerce encore, et s’exerce seul sous
toutes les incidences, de manière qu’on peut isolément l’étu
dier. Aussi, quand on a enlevé une de ces lames, assez mince
pour être facilement traversée par la lumière, si on la pré
sente perpendiculairement à un rayon polarisé, elle ne pro
duit aucune déviation définitive dans les axes de ses molécules.
Vous pouvez, sous cette incidence, la tourner sur elle même
dans tous les azimuts, son effet sera aussi nul que celui d’un
morceau de verre. Mais il en est autrement si vous l’inclinez
sur le rayon polarisé, dans un azimut qui ne soit ni zéro ni qo°.
Alors, si vous analysez la lumière transmise , par quelqu’un des
procédés que nous avons indiqués , par exemple, à l’aide d’un
prisme de spath d’Islande achromatique, dont la section prin
cipale soit fixée dans l’azimut zéro, vous y voyez paraître des
couleurs et tous les phénomènes de la polarisation mobile : si
la lame est mince, ces couleurs seront d’abord nulles ou peu.
sensibles ; mais elles se développent en descendant dans l’ordre
des anneaux à mesure qu’on augmentera l’inclinaison, et leur
plus grande séparation s’observe quand le plan d’incidence
forme un angle de avec le pian de polarisation primi
tive. Ces circonstances sont toutes exactement pareilles à ce
qu’un axe perpendiculaire aux lames doit produire, et à ce
que les plaques de cristal de roche perpendiculaires à l’axe
nous ont en effet présenté, du moins en n’ayant égard qu’à
leur force polarisante principale.
On peut même prouver directement que les couleurs ainsi