Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Quatrième)

RAPPORTS UE LA LUMIÈRE 
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employer des réactifs encore plus sensibles , il aurait pu ob 
server des effets analogues, mais plus faibles, même dans les 
autres rayons. Pour montrer évidemment l’extrême dispropor 
tion qui existe à cet égard entre les énergies des différens 
rayons, M. Berard a concentré par une lentille toute la partie 
du specti’e qui s’étend depuis le vert jusqu’au violet extrême, 
et il a rassemblé de même, par une autre lentille, toute la por 
tion qui s’étend depuis le vert jusqu’au-delà de l’extrémité du 
rouge. Ce dernier faisceau se réunissait en un seul point sen 
siblement blanc, dont les yeux avaient peine à soutenir l’éclat : 
néanmoins le muriate d’argent est resté exposé plus de deux 
heures à cette vive lumière sans éprouver aucune altération 
sensible. Au contraire, en l’exposant à l’autre faisceau dont, la 
lumière était beaucoup moins vive et la chaleur beaucoup moins 
forte, en moins de dix minutes il s’est trouvé noirci. M. Berard 
conclut de cette expérience que les effets chimiques produits 
par la lumière ne sont pas Uniquement dus à la chaleur qu’elle 
développe dans les e. rps en se combinant avec leur substance, 
puisque, dans cette supposition, la faculté de produire des 
combinaisons chimiques semblerait devoir être la plus intense 
dans les rayons qui jouissent au plus haut point de la faculté 
d’échauffer. Mais peut-être trouvera-t-on moins d’opposition 
entre ces deux manières de voir, si l’on fait attention que, 
d’après les expériences de De Laroche, il peut exister des diffé 
rences essentielles entre le calorique obscur employé par les 
chimistes pour altérer certaines combinaisons , particulière 
ment les couleurs végétales, et le calorique du spectre dans la 
partie qui ne produit pas ces effets. Par exemple , la difficulté 
cesserait, si le calorique obscur obtenu par une chaleur arti 
ficielle était en tout ou en partie analogue aux émanations 
également obscures qui ont lieu vers l’extrémité violette du 
spectre ; et ce rapprochement n’a rien qui doive nous paraître 
impossible. 
Ces expériences de M. Berard achèvent de prouver que les 
diverses portions d’un rayon solaire, dispersé par le prisme, 
possèdent des énergies très-inégales pour produire la vision,
	        
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