6lo REFROIDISSEMENT ET RECHAUFFEMENT
Le seul aspect de ce tableau annonce une grande différence
«entre la marche des deux instrumens. Celui qui était enveloppé
de toile s’est refroidi beaucoup plus rapidement que l’autre.
Nous reviendrons tout-à-l’heure sur ce fait , qui tient à une
des lois les plus remarquables du rayonnement du calorique.
Pour le moment, bornons-nous à considérer la marche propre
de chaque appareil, et commençons par le n° i.
La première considération qui se présente, c’est que la
température de l’appareil a d’abord baissé rapidement dans
ïes premiers instans où elle était beaucoup plus haute que celle
de l’atmosphère environnante ; puis sa marche s’est ralentie
à mesure que cet excès est devenu moindre ; de sorte que
l’égalité rigoureuse des températures semble être une limite
qui ne peut être atteinte que dans l’infini. Ceci est tout-à-fait
analogue à ce que nous avons déjà observé sur la déperdition
de l’électricité jiar le contact de l’air ; aussi la loi est-elle la
même : l’abaissement du thermomètre de l’appareil, dans un
temps infiniment petit, est sensiblement proportionnel à l’excès
actuel de sa température sur celle de l’air environnant. Mais les
observations précédentes sont trop éloignées les unes des
autres pour qu’on y puisse vérifier ainsi cette loi dans ses
élémens , et il faut employer tout de suite l’équation intégrale
qui en résulte. Soit t le temps compté en minutes, à partir
de la seconde observation, qui est faite à io h 3o'. Je laisse la
première de côté, parce qu’elle a dû être affectée de toute
l’irrégularité de la marche initiale, quand l’appareil a com
mencé à être porté dans la chambre froide. Nommons T l’excès
de température de l’appareil sur celle de l’air, à l’instant
quelconque t, T 0 sera alors ioq,5 — /piS , ou 66 ; et l’on
aura en général, comme dans la page 201 du premier volume,
l°g T = log T 0 — .t.
a est un coefficient constant qui mesure la vitesse du refroi
dissement, et qui dépend des qualités particulières du corps
que l’on observe. M est le module des tables logarithmiques,
ou 2,3o2585 ; ici on peut déterminer a en se donnant la